Le cimicifuga (Cimicifuga racemosa ou Acteae racemosa) n’est pas une plante traditionnelle de la pharmacopée française et européenne puisqu’elle est originaire d’Amérique du Nord. Adoptée depuis peu sous nos contrées, elle a une indication reconnue dans les troubles neurovégétatifs et semble intéressante dans certaines situations de bouffées de chaleur liées à la ménopause. Elle est aussi considérée comme SERM, modulateur sélectif des récepteurs des estrogènes.
Partie utilisée
Rhizome
Principaux constituants
Différents acides aromatiques (férulique...), glycosides triterpéniques (cimicifugosides, actéine…), isoflavones.
Usage admis
– En cas troubles neurotoniques bénins, notamment en cas de troubles mineurs du sommeil
Gélules de plantes :
A faire préparer en pharmacie
Par gélule (extraits secs de plantes) :
– Cimicifuga ……... 0,3 g
1 gélule le soir
Pendant la durée des troubles
Usage proposé
– Bouffée de chaleur de la ménopause
Gélules de plantes :
A faire préparer en pharmacie
Par gélule (extraits secs de plantes) :
– Cimicifuga…………. 0,2 g
– Vigne rouge……….. 0,1 g
1 gélule matin et 2 le soir
Par cure de 3 mois renouvelable si besoin, avec les précautions d’emploi
Contre-indication et précautions d’emploi
La plupart des études montrent une réduction de la prolifération des cellules cancéreuses mammaires mais il existe quelques études allant dans le sens inverse. Une prudence de prescription est indispensable en cas de cancer ou d’antécédents familiaux de cancers hormono-dépendants dans l’attente d’autres études qui pourront clarifier les contre-indications.
Voies de recherche
– Action de protection sur l’os
Les phytoestrogènes du Cimicifuga sont considérés comme des modulateurs sélectifs des récepteurs œstrogéniques (SERM) avec des effets bénéfiques sur l’os et sur l’axe hypothalamo-hypophysaire mais pas sur l’utérus (étude expérimentale) (1). Une autre étude (2) a montré que la délivrance d’extrait isopropanolique de Cimicifuga racemosa limite la perte de densité osseuse dans l’extrémité distale du fémur du rat et permet la conservation de la structure de l’os trabéculaire. Les auteurs de cette étude en concluent que cet extrait « a des effets équivalents au valérate d’estradiol en termes de prévention de l’ostéoporose postménopausique ».
– Effets positifs sur les réactions climatériques de la ménopause encore discutés
Différentes études, dont une (3) sur 84 participantes ménopausées avec des troubles vasomoteurs, des symptômes psychologiques et physiques a montré, par rapport au groupe contrôle, une amélioration significative de la symptomatologie après seulement à 4 et 8 semaines de prise de Cimicifuga. Aucun effet secondaire négatif n’a été rapporté. En revanche, une autre étude récente chez les femmes thaïlandaises (4) ne va pas dans le même sens ne démontrant pas d’effet probant. Des études complémentaires sont encore nécessaires, en tenant compte des origines ethniques.
(1) Seidlova-Wuttke D1, Hesse O, Jarry H, Christoffel V, Spengler B, Becker T, Wuttke WEvidence for selective estrogen receptor modulator activity in a black cohosh (Cimicifuga racemosa) extract: comparison with estradiol-17beta. Eur J Endocrinol. 2003 Oct;149(4):351-62.
(2) Cui G, Leng H, Wang K, Wang J, Zhu S, Jia J, Chen X, Zhang W, Qin L, Bai W.Effects of remifemin treatment on bone integrity and remodeling in rats with ovariectomy-induced osteoporosis. PLoS One. 2013 Dec 9;8(12).
(3) Mohammad-Alizadeh-Charandabi S, Shahnazi M, Nahaee J, Bayatipayan S. Efficacy of black cohosh (Cimicifuga racemosa L.) in treating early symptoms of menopause: a randomized clinical trial. Chin Med. 2013 Nov 1;8(1):20.
(4) Tanmahasamut P, Vichinsartvichai P, Rattanachaiyanont M, Techatraisak K, Dangrat C, Sardod PCimicifuga racemosa extract for relieving menopausal symptoms: a randomized controlled trial. Climacteric. 2014 Sep 22:1-7.
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