Le Ciss dénonce à son tour le prix des médicaments innovants

Depuis plusieurs mois le prix des médicaments innovants n’en finit pas de faire parler de lui. Après les prises de position des cancérologues, les pétitions d’association, les prises de position de François Hollande ou récemment la campagne de Médecins du Monde, c’est autour du Ciss, collectif interassociatif de défense des patients, de s’emparer du sujet. Le collectif a dénoncé lundi "les marges exorbitantes" réalisées par les laboratoires pharmaceutiques avec les médicaments innovants. L'objectif "n'est pas de jeter l'opprobre sur l'industrie du médicament, souligne cependant le Ciss, mais plutôt de comprendre les ressorts, trop souvent opaques, de l'envolée des prix qui semble ne plus connaître de limites".

Le collectif souhaite donc un nouveau mécanisme de fixation des tarifs, un système qui ne soit plus basée sur la "seule valeur thérapeutique", mais inclut également "le critère du coût (recherche, développement, production...) aujourd'hui non pris en compte". "Il n'est pas acceptable que les laboratoires obtiennent des prix et des marges exorbitants pour leurs molécules innovantes, et ce sans rapport réel avec les coûts réels qu'ils supportent", estime-t-il. L'organisation accuse l'industrie du médicament d'avoir "progressivement privilégié une approche hautement spéculative de la santé", " aux dépens des malades et de la santé publique". "Après deux années historiques de recul en 2012 et 2013, les dépenses de médicaments en valeur sont reparties à la hausse en 2014", précise le Ciss qui lie cette rupture à l'apparition du Solvadi.

Le Ciss veut donc faire du prix des médicaments un des sujets de la campagne présidentielle de 2017 et appelle les candidats à se positionner "clairement" sur le sujet, soulignant que "l'équilibre" du système de santé est en jeu.