Réunissant plusieurs organisations représentatives*, le collectif des sages-femmes redonne de la voix, un an après le début d’un conflit sans précédent en vue de la reconnaissance statutaire. Il appelle ce jeudi les sages-femmes hospitalières (50 % de la profession) à se déclarer grévistes, les libérales à fermer leur cabinet et les étudiants à boycotter les cours.
Le collectif peut-il à nouveau mobiliser ? Rien n’est moins sûr. Des actions dispersées sont prévues. À Marseille, quelque 200 sages-femmes en exercice et étudiantes sont attendues devant les grilles de l’école de maïeutique. À Amiens, une délégation est attendue à l’agence régionale de santé (ARS) Picardie, devant laquelle se regrouperont les étudiantes. Le mot d’ordre s’est largement déplacé sur l’amélioration de la formation initiale.
Déception et colère
En novembre 2013, plusieurs milliers de sages-femmes revendiquaient la création d’un statut médical de praticien hospitalier sage-femme, hors de la fonction publique, et la reconnaissance de leurs compétences comme praticien de premier recours (rôle dans le parcours de santé, suivi gynécologique, prévention et contraception). Las... Un an plus tard, la déception est forte.
Pour le collectif en tout cas, la décision du gouvernement de créer un statut médical de sage-femme des hôpitaux (au sein de la fonction publique) n’apportera aucune avancée. Quant aux sages femmes libérales, elles n’auraient toujours aucune assurance d’être inscrites dans un parcours de santé pour la prise en charge des soins primaires des femmes (même si la future loi de santé devrait étendre leurs compétences en matière d’IVG médicamenteuse, de vaccination et de lutte contre le tabagisme). « Nous avons perdu un an, se désole Adrien Gantois, porte-parole. À l’hôpital, en ville, nous n’avons rien obtenu. La levée de bouclier des médecins nous a fait du tort. Aujourd’hui, nous souhaitons reprendre le contact avec les autorités, et ne pas faire du foin pour faire du foin. »
*ONSSF, CNSF, CNEMa, Anesf, ANSFC, et CFTC
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