– JAMA : Le glucose, nouvelle piste anti-Alzheimer
Un trouble du métabolisme du glucose serait un élément clé dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Dans un article de synthèse, Bridget M. Kuehn, fait le point.
Après la piste décevante des protéines tau et amyloïde, les chercheurs s’orientent vers une relation entre le métabolisme du glucose et le déclin cognitif. Parallèlement, des équipes travaillent à la prévention de la maladie d’Alzheimer en utilisant des stratégies thérapeutiques utilisées dans les troubles métaboliques. Ces voies de recherche ont renouvelé les programmes déployés sur la protéine amyloïde dont l’implication est désormais contestée. Le glucose pourrait être plus important qu’on le pensait initialement.
Tout part d’une observation d’un risque plus élevé de maladie d’Alzheimer et d’autres démences chez les diabétiques avec encore des inconnues concernant la nature de ces liens épidémiologiques. En effet, depuis une vingtaine d’années, il est constaté une augmentation du risque de maladie d’Alzheimer chez les diabétiques de type 2. L’effet de l’insulino-résistance dans le cerveau pousse certains scientifiques à qualifier la maladie d’Alzheimer de « diabète de type 3 ».
Le diabète contribue à la dysfonction endothéliale et à des perturbations au niveau de la vascularisation. Toutefois, à l’autopsie, les diabétiques n’ont pas plus de plaques amyloïdes que les non-diabétiques. Une étude récente permet d’éclairer ce paradoxe apparent. Par rapport à des diabétiques non traités, les patients traités par des antidiabétiques ont des concentrations inférieures de protéines tau dans le liquide céphalo rachidien.
Le diabète aurait également un rôle facilitateur du vieillissement cérébral et de phénomènes neuro-dégénératifs. Le sommeil est également un facteur étudié puisque les troubles du sommeil sont plus fréquents chez les diabétiques. Il a également été démontré que les patients ayant des problèmes de sommeil sont plus à risque d’Alzheimer. Expérimentalement, la variation de la glycémie modifie le sommeil et le dépôt de protéines amyloïdes.
Tous les chemins mènent au métabolisme : la différence entre apo E2 protecteur et apo E4 facilitateur confirme l’intérêt de la piste du glucose. Une étude expérimentale montre que la glycolyse permettant la fourniture d’énergie est plus efficace dans le groupe apoE2 que dans l’apoE4. Il semble que le cerveau apoE4 est moins efficace pour utiliser le glucose que le cerveau apoE2. Ces déficits énergiques pourraient contribuer au déclin cognitif.
Les chercheurs sont également intéressés par le transport du glucose. Les études expérimentales et des échantillons prélevés chez des patients atteints d’Alzheimer ont tendance à accréditer cette hypothèse.
Plusieurs essais cliniques explorent cette voie du glucose via des interventions diététiques ou des médicaments anti-diabétiques. Pour l’instant les résultats sont mitigés. L’insuline intra nasale pourrait être intéressante. L’exercice et le régime cétogène sont également à l’étude.
– PLoS One : Le régime pauvre en hydrates de carbone est bon pour le cœur
Une méta-analyse s’est penchée sur 12 études randomisées pour avoir une idée plus précise du bénéfice du régime pauvre en hydrates de carbone sur le risque cardiovasculaire. Ils constatent une baisse de triglycérides mais avec une amplitude modeste (0,15 mmol/l). Le poids suit cette évolution : -1,58 kg voire -1,73 kg pour les assidus au régime (6 à 11 mois). Pour la pression artérielle, les bonnes habitudes diététiques résultent en une baisse de 1,41 mm de Hg pour la systolique et 1,71 pour la diastolique. La variation du cholestérol total diminue de 0.13mmol/l (intervalle de confiance de 0.08-0.19). Ils en concluent que le régime pauvre en hydrates de carbone a un effet bénéfique sur les facteurs de risque cardiovasculaire mais il reste à le confirmer sur le long terme.
– Pediatrics : A 19 ans, les très grands prémas ont des séquelles cérébrales
Les très grands prématurés (26 semaines de gestation) gardent des séquelles cognitives et neuropsychologiques à l’âge adulte. On imaginait un possible rattrapage du développement à l’adolescence mais l’étude EPICure sur 127 anciens grands prématurés de 19 ans montre qu’il n’en est rien. Les chercheurs constatent même une progression de 6,7 % des patients ayant un QI inférieur à 70 entre 11 et 19 ans. 60 % des ex-prématurés ont au moins une séquelle neuropsychologique, le plus souvent intellectuelle ou visuo-motrice.
-Circ Arrhythm Electrophysiol : La FA, moins expressive cliniquement chez les Afro-Américains
Selon une étude sur 1556 personnes suivies dans la Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis (MESA), la FA est presque deux fois moins souvent diagnostiquée cliniquement chez les Afro-Américains que chez les Caucasiens avec, respectivement, une prévalence de 6 % chez les Afro-Américains et 11 % chez les Caucasiens après 14 ans de suivi. En revanche, avec le monitoring ECG ambulatoire continu sur 14 jours, les chercheurs retrouvent une fréquence quasi similaire (7,1 % contre 5,2 %). Ils en déduisent qu’il faut affiner les procédures diagnostiques pour la prévention de l’AVC. Car, malgré une prévalence constamment retrouvée plus faible de FA, les Afro-Américains ont plus de facteurs de risque majeur de FA et un risque plus élevé d’AVC ischémique.
-Sports Med : Les infiltrations abîment à long terme le genou du footballeur
Les infiltrations intra-articulaires pendant la carrière de footballeur professionnel multiplient par deux le risque d’avoir des douleurs au genou ou de devoir recourir à une prothèse après la retraite sportive, selon une étude réalisée par recueil d’un questionnaire envoyé à 1 200 ex-footballeurs anglais. 45 % des footballeurs ont eu une infiltration durant leur vie sportive avec une moyenne de 8 pendant toute leur carrière. L’association entre infiltration et conséquences articulaires est indépendante de toute notion de blessures au genou et elle est dose-dépendante. Les auteurs en concluent que les infiltrations ont peut-être été une solution de facilité pour reprendre rapidement le sport mais au prix d’une dégradation articulaire symptomatique après la fin de carrière.
– BMJ : Moins de conséquences cardiaques après radiothérapie
La diminution des quantités de rayons entre 1970 et 1999 a permis une nette régression des conséquences cardiaques à l’âge adulte pour les enfants traités par radiothérapie. C’est ce que révèle une étude rétrospective (Childhood Cancer Survivor Study) qui objective une réduction de 35 % des maladies coronaires pour les adultes traités pendant l’enfance par radiothérapie entre les années 70 et 90. La réduction du risque est particulièrement marquée pour les enfants traités pour une maladie de Hodgkin. En revanche, pour les survivants de neuroblastome, ayant bénéficié de traitements intensifiés, la survie s’est améliorée mais au prix d’une cardiotoxicité majorée. En conclusion, les auteurs démontrent que l’amélioration des radiothérapies anticancers permet de réduire la cardiotoxicité différée.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature