Une entrée par la petite porte du vaccin contre le méningocoque B, une unique modification dans les recommandations générales portant sur le vaccin anti-HPV, mais une kyrielle de nouveautés portant sur des aménagements précis... La mouture 2014 du calendrier vaccinal annoncée ce jour par Marisol Touraine en inaugurant la semaine européenne de la vaccination, pourrait être celle des cas particuliers.
[[asset:document:1171 {"mode":"full","align":"","field_asset_document_desc":[]}]]En population générale, la seule modification tient au passage de 3 à 2 doses du vaccin anti-HPV et l’âge d’administration varie selon la valence. Deux doses espacées de 6 mois à administrer entre 11 et 13 ans pour le vaccin quadrivalent (Gardasil*), et entre 11 et 14 ans pour le vaccin bivalent (Cervarix*). Au delà de ces âges, le schéma antérieur à 3 doses s’applique.
Tant attendu par les associations de patients, le vaccin contre le méningocoque B n’entre pas cette fois-ci au calendrier vaccinal de la population générale. Et Bexsero* reste recommandé dans des cas bien particuliers, aux sujets souffrant de déficits en complément, aspléniques, etc. Ainsi qu’aux situations épidémiques, telles que celles récemment rencontrées dans les Pyrénées Atlantiques ou en Seine Maritime.
En cas de blessure, la question du rappel antitétanique ne se pose que si l’individu n’est pas à jour de sa vaccination. Et dans ce cas il faut tenir compte aussi du risque tétanigène de la plaie. Et selon des critères de définition, il faut dans ce cas compléter le rappel antitétanique par une injection d’immunoglobulines.
Tous les enfants à l’âge de 18 mois devraient avoir reçu deux doses du vaccin trivalent contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Mais concernant la rougeole, les nourrissons de 6 à 11 mois ayant été soumis à un contage ou devant voyager dans un pays de haute endémicité, doivent être vaccinés avec le vaccin monovalent (Rouvax*). Puis ultérieurement, recevoir leurs deux doses comme il se doit. Et concernant les oreillons, en situation de cas groupées en collectivité (école, université, internat, club sportif, etc .), il est recommandé de mettre à jour le statut vaccinal à deux doses de vaccin trivalent et de proposer systématiquement une troisième dose de ROR aux personnes ayant déjà reçu deux doses mais dont la dernière remonte à plus de 10 ans.
La stratégie de cocooning pour la coqueluche est encore renforcée, chez les adultes ayant un projet parental. Le rappel à 25 ans ne suffit pas pour protéger un nourrisson au-delà de 10 ans. Le nouveau calendrier recommande donc une nouvelle dose quand la précédente date de 10 ans et plus pour tout sujet en contact étroit avec un nourrisson.
De la même manière, pour les professionnels de santé et de la petite enfance, les rappels administrés aux âges de 25, 45 et 65 ans comporteront systématiquement la valence coquelucheuse (vaccin dTcaPolio).
Contre les infections invasives à pneumocoque, la vaccination des personnes présentant des facteurs de risques est actualisée. Et désormais, la liste des indications est la même quel que soit l’âge. Le vaccin pneumocoque conjugué (Prevenar 13) ayant désormais une Amm chez l’adulte, les immunodéprimés, ainsi que les patients souffrant d’un syndrome néphrotique ou porteur d’une brèche ostéo-méningée ou d’un implant cochléaire, doivent recevoir un vaccin conjugué (Prevenar 13) en première intention puis un rappel 8 semaines plus tard avec le vaccin polyosidique 23-valent (Pneumo 23*) de manière à élargir la couverture sérotypique. Et pour tous les malades non immunodéprimés prédisposés à la survenue d’une infection invasive à pneumocoque (BPCO, insuffisance rénale, cardiopathie, diabète, etc), la règle est de vacciner avec le le vaccin polyosidique 23-valent sans faire de rappel.
Pour l’hépatite B, la grande nouveauté concerne les professionnels de santé actuels ou futurs. Ils ne sont plus uniquement soumis à l’obligation vaccinale, ils doivent apporter la preuve de leur protection en faisant doser leurs Ac anti-HBs. Un taux supérieur à 100 UI/l, les exonère de toute revaccination car les sujets sont protégés à vie. Un taux compris entre 10 et 100 rend la situation plus complexe et oblige à faire doser l’Ag HBs et l’Ac anti-HBc pour éliminer une infection chronique et isoler les mauvais répondeurs nécessitant des injections additionnelles.
Un nouveau schéma vaccinal accéléré contre cette hépatite est possible, avec injections à J0, J7 ou J10 (suivant le vaccin), et J21 permet de protéger en trois semaines contre 3 mois dans l’ancienne nomenclature. Un rappel à M12 est conservé dans tous les cas pour la protection à long terme.
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