À l’évidence, le besoin de nouveaux anti-épileptiques est criant, pour approcher de la médecine personnalisée dans ce domaine de la médecine aussi.
Tous les médicaments aujourd’hui sur le marché, y compris la « metformine des épileptologues » (le valproate !), ont des indications spécifiques (selon le type de crises), des effets indésirables, des précautions d’emploi, des contre-indications.
« La mise à disposition d’un nouveau médicament, qui cible (il est le premier et le seul) des récepteurs différents, ici les récepteurs AMPA (qui jouent un rôle essentiel dans l’apparition et la propagation des crises), est une excellente nouvelle », se réjouit le Dr Arnaud Biraben, responsable de l’Unité d’épileptologie au CHU de Rennes. « Les crises généralisées primaires (25 % des épilepsies, 100 000 personnes en France) sont un symptôme d’une irritation corticale par un agent chimique, une tumeur, une anomalie génétique (qui abaisse le seuil épileptogène), etc. », décrit-il. Elles se produisent sans prodrome, inopinément, ce qui en fait leur dangerosité. Par ailleurs, leur sensibilité au traitement est variable d’un individu à l’autre. Elles rendent impossible la conduite ou la pratique sportive ; elles polluent les apprentissages ; elles compliquent la contraception. Enfin, les crises généralisées et idiopathiques (d’origine génétique) peuvent être aggravées par les anti-épileptiques à spectre étroit.
En conséquence, choisir un anti-épileptique consiste à essayer un premier médicament, à large spectre, puis à affiner en fonction du genre et de l’âge, des comorbidités et des comédications. En cas d’échec, une nouvelle monothérapie est proposée ou un second médicament associé. Les crises tonico-cloniques généralisées primaires de 25 % des patients environ ne sont pas contrôlées. « Avec le perampanel (Fycompa), anti-épileptique à large spectre, la fréquence des crises est réduite de 76 %, versus 38 % dans le bras placebo », rapporte le Pr Michel Baulac, département de neurologie et Institut du cerveau et de la moelle épinière à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Le pourcentage de répondeurs (quand la fréquence des crises - généralisées - est abaissée de 50 %) est de 64,2 % dans le bras actif (40 % pour le placebo).
D’après la conférence de presse Eisai
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