« En matière de contraception ou d'accouchement, les femmes veulent que le médecin leur expose les options ; elles se considèrent comme seules aptes à juger de ce qui leur convient le mieux », souligne Muriel Salle, historienne*, maîtresse de conférence à l'université Claude Bernard, Lyon 1. « Que des patients (masculin, neutre) expriment une opinion est déjà perturbant pour les médecins, car le rapport hiérarchique est bouleversé. Que ce soit des femmes donne une connotation supplémentaire subversive à la revendication. Car les rapports de genre jouent, surtout entre une institution qui est perçue comme masculine, et continue à porter des normes sexistes, et des femmes qui veulent être acteurs de leur prise en charge thérapeutique. Et la féminisation du métier ne suffit pas à faire de l'égalité une priorité de l'institution ! », indique Muriel Salle qui milite pour « une formation non idéologique sur les stéréotypes de genre », seule capable de faire évoluer les pratiques médicales « où demeure beaucoup d'impensé ».
*Auteure, avec Catherine Vidal, de « Femmes et santé, encore une affaire d'hommes ? », éditions Belin.
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