LES MÉDECINS DE VILLE grecs ont entamé en début de semaine une mobilisation de quatre jours pour protester contre une réorganisation de la couverture santé, notoirement défaillante, qui doit être votée aujourd’hui au parlement. L’Ordre des médecins d’Athènes, qui a menacé ses membres de sanctions en cas de dissidence, a lancé le mouvement avec une grève depuis lundi jusqu’à demain jeudi, tandis que celui de Salonique, la deuxième grande ville du pays, devait suivre hier et aujourd’hui. Des dizaines de médecins, soutenus par des députés de l’opposition de droite, ont occupé par ailleurs un local du ministère de la Santé, tandis que le syndicat des médecins hospitaliers a appelé à une grève demain.
Lundi, la grève était surtout observée par les quelque 7 000 médecins salariés de la principale caisse d’assurance-maladie, celle des salariés du secteur privé, IKA, assurant quelque 5,3 millions de Grecs.
La réforme, qui refond les couvertures maladies des quatre principales caisses (salariés, agriculteurs, auto-entrepreneurs, et fonctionnaires) doit permettre aux assurés de l’IKA de recourir aux médecins conventionnés dépendant des autres caisses, ouvrant ainsi aux salariés la possibilité de consulter 24 000 praticiens supplémentaires, et 36 000 d’ici à fin de 2011, selon le ministère.
L’Ordre des médecins dénonce une menace sur les emplois et salaires des médecins de l’IKA, et un nivellement par le bas de la médecine conventionnée, gratuite pour l’usager et payée par les caisses à des tarifs variés et des délais pouvant aller jusqu’à un an. Le ministre de la Santé, Andréas Loverdos, promeut pour sa part une réforme censée moderniser un système qui impose aux usagers attentes et paperasseries, pour des prestations souvent médiocres. Face aux dysfonctionnements, beaucoup de Grecs recourent, à leurs frais, à un prospère secteur privé.
L’assainissement du système public de santé est réclamé par les bailleurs de fonds du pays, la zone euro et le Fonds monétaire international qui ont sauvé en mai la Grèce de la banqueroute en lui accordant un prêt de 110 milliards d’euros, conditionné à un plan d’austérité. La grève des médecins s’ajoute à une mobilisation de plusieurs semaines des pharmaciens, de nouveau en grève lundi dernier, qui protestent contre la déréglementation de leur profession, également réclamée par les bailleurs de fonds du pays.
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