Près de 600 suicides pourraient être attribués à la hausse du chômage observée en France entre 2008 et 2010, selon une étude publiée mardi par l’InVS. Après d’autres travaux évoquant une corrélation de ce type, les chercheurs ont montré que, lorsque le taux de chômage augmente de 10%, le taux de suicide (nombre de décès par suicide rapporté à la population) progresse en moyenne de 1,5% pour l'ensemble de la population de plus de 15 ans. L'association entre chômage et suicide apparaît plus marquée pour les hommes de 25 à 49 ans: la hausse de 10% du taux de chômage s'accompagne par une hausse de 1,8% à 2,6% du taux de suicide.
Mais les chercheurs soulignent le caractère statistique et "observationnel" de leur étude : "aucun lien" de cause à effet entre chômage et suicide au niveau des individus "ne peut être déduit à partir de ces résultats". La causalité du chômage sur le suicide reste en effet "débattue" car plusieurs "facteurs de confusion" peuvent entrer en jeu. Par exemple, des troubles psychiatriques chez une personne peuvent être se traduire à la fois par un risque accru de chômage et de suicide, expliquent les chercheurs.
D'après l'Observatoire national du suicide, la France possède un des taux de suicide les plus élevés d'Europe avec un décès sur 50 attribué à un suicide. En 2011, 11 400 morts par suicide ont été enregistrées en France métropolitaine, selon un rapport publié en novembre par l'Observatoire. Comme dans les autres pays, on compte trois fois plus de décès par suicide chez les hommes que chez les femmes : en moyenne 27,7 décès pour 100 000 habitants chez les hommes et 8,1 chez les femmes.
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