Le valsartan et ses péripéties…

Début juillet, l’ANSM (les autres organismes de pharmacovigilance européens ont fait de même) nous informe, via la poste, du retrait du marché de certains génériques contenant du valsartan. En fait, certaines firmes commercialisant des génériques avaient demandé à une société pharmaceutique chinoise d’assurer la production de médicaments contenant du valsartan. Or il semble qu’une substance considérée comme cancérogène soit présente dans ces traitements commercialisés en Europe.

Les responsables de l’ANSM nous ont rassurés en nous expliquant que qu’il n’y avait pas de risques aigus ; élément qui doit conduire les médecins à « rassurer » les patients.

Dès lors plusieurs questions doivent être posées concernant ce fait divers. De quelle façon les contrôles dans la production des médicaments hors de l’Europe sont-ils effectués ? Les agences européennes de contrôle pharmaceutique ont-elles les moyens financiers, et le pouvoir de contrôler la production de médicaments en Inde et en Chine ?

Depuis combien de temps cette erreur dans la production de médicaments à base de valsartan est-elle effective ? Cette mésaventure concerne-t-elle toutes les firmes commercialisant des génériques ?

Le laboratoire commercialisant le produit princeps est-il touché par ce retrait ? Pourquoi de nombreuses firmes pharmaceutiques ont-elles recours au même circuit de production ? Pourrons-nous vivre une mésaventure similaire à l’avenir ?

Toujours est-il que nous avons été prévenus d’un problème d’approvisionnement en valsartan pour la rentrée. Une nouvelle fois, nous allons devoir nous adapter à une réalité de terrain qui risque d’être préjudiciable au bon équilibre thérapeutique de certains de nos patients (plus d’un million sont traités par cette molécule !), et nous stresser du fait d’un contrôle de la tension pour nos patients pas nécessairement optimal. Il est vrai que l’on ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs !