Pour la première fois, le virus Zika a été isolé dans des sécrétions vaginales, selon un cas décrit dans la revue « Eurosurveillance » par les médecins français des hôpitaux de Saint Louis (AP-HP) et Avicenne (AP-HP), et du centre national de référence des arbovirus de Marseille.
La patiente, âgée de 40 ans et séropositive pour le VIH, avait développé une fièvre (38,1 °C), un rash accompagné de prurit au retour d'un voyage dans les Antilles françaises fin août 2016. L'ARN du virus Zika a été détecté dans le plasma, les urines et des sécrétions vaginales, avec des concentrations respectives de 6 000 copies/mL, 1,2 million de copies/mL et 200 000 copies/mL.
Des tests ont révélé une lymphocytopénie modérée (1 120 copies par mm3) et un taux de protéine C-réactive un peu élevé 8 mg/L. Les tests diagnostics pour la dengue et le chikungunya étaient en revanche négatifs. Au bout d'une semaine, l'ensemble des symptômes avaient disparu.
La patiente a accepté de se livrer à un nouveau prélèvement vaginal 10 jours après l'apparition des symptômes. Il n'y avait alors plus aucune trace d'ARN viral dans ce nouveau prélèvement.
Une fenêtre d'infectiosité très étroite
Plusieurs cas de transmissions sexuelles du virus Zika d'un homme vers une femme ont été documentés, jusqu'à 44 jours après la fin des symptômes. Jusqu'à présent un seul cas de transmission sexuelle par une femme a été reporté. Dans ce dernier cas, la transmission a eu lieu alors que l'infection était encore active. Des traces de virus avaient par ailleurs été détectées dans des sécrétions vaginales, mais pas la présence de virus capable d'infecter un partenaire.
L'ensemble de ces résultats plaident donc dans l'existence d'une courte fenêtre de temps au cours de laquelle le virus Zika est transmissible d'une femme vers un homme lors d'une relation sexuelle. « Nous ne savons en revanche toujours pas si un réservoir viral peut s'établir dans le tractus génital et si le virus Zika peut infecter les follicules ovariens et/ou les ovocytes », reconnaissent les auteurs.
Les médecins précisent que la charge virale VIH de la patiente est indétectable depuis des années, et que son taux de lymphocyte est presque normal. Il est donc, selon eux, peu probable que l'infection par le VIH ait joué un rôle dans l'évolution de son infection par le Zika.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature