La stratégie nationale de santé 2018-2022 a défini quatre priorités : la prévention et la promotion de la santé tout au long de la vie et dans tous les milieux ; la lutte contre les inégalités sociales et territoriales d'accès à la santé ; la nécessité d'accroître la pertinence et la qualité des soins et l'innovation. L'occasion pour la Société française d'hypertension artérielle (SFHTA) de faire des propositions pour améliorer la prise en charge des maladies hypertensives, dont les traitements concernent des millions de personnes pendant des dizaines d'années. En France en effet, l'hypertension artérielle reste sous-diagnostiquée, sous-traitée et mal contrôlée. Les enquêtes FLASH menées depuis 2004 par le Comité français de lutte contre l'HTA le montrent bien : après une progression entre 2004 et 2009, où il est passé de 38 % à 55 %, le taux de contrôle tensionnel stagne depuis aux alentours de 50 %. De plus, l'espérance de vie des patients s'est allongée et le nombre de patients sujets souffrant d'une atteinte cardiaque, rénale ou cérébrovasculaire liée à la maladie hypertensive est en constante augmentation.
Former à l'éducation térapeutique, réorganiser la recherche et améliorer le parcours de soin
L'objectif du document qui a mobilisé 37 auteurs est de proposer un état des lieux des maladies hypertensives en France, de détailler les actions nécessaires pour améliorer et étendre le contrôle tensionnel en s'adaptant aux progrès techniques et aux demandes de la société, et de sensibiliser et d'aider les autorités de santé à mettre en place les changements organisationnels et techniques qui s'imposent.
Trois grands types d'actions sont envisagés : une formation des professionnels de santé centrée sur l'éducation thérapeutique du patient, une meilleure organisation de la recherche fondamentale et clinique et une amélioration des parcours de soins des patients dans toutes les régions de métropole et des DOM-ROM, prenant en compte le recours aux objets connectés et à la télémédecine.
Dix axes de propositions
– évaluation de l'HTA et de sa prise en charge en France (évaluation nationale, registres, big data) ;
– place de l'HTA dans la prise en charge globale avec corrections des inégalités sociales et géographiques (éducation dès l'enfance, lutte contre l'obésité, accès aux soins).
– favoriser le diagnostic de l'HTA (automesure, MAPA, consultations complexes) ;
– traitement médicamenteux (DCI, boîtes de 30 comprimés, observance associations, dosages médicamenteux) ;
– innovation technologique (télémédecine, applications et appareils…) ;
– formes particulières d'HTA (secondaires, sujets âgés, grossesse) ;
– organisation des parcours de soins sous l'égide du médecin traitant (rôle du pharmacien, de l'infirmière, du spécialiste, du centre d'excellence de l'HTA) ;
- formation (méthode et contenu) ;
– promotion de la recherche ;
– HTA et francophonie.
« Le soutien des autorités est nécessaire. Il faut sortir l'HTA de son statut de facteur de risque et prévoir un véritable plan de santé publique HTA », soulignent les auteurs de ce travail.
D'après la communication du Pr Joël Ménard (Paris), et du Dr Thierry Denolle (Dinart).
(1) http://www.sfhta.eu/wp-content/uploads/2017/12/SFHTA_Etat_des_lieux_mal…
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