Vincent Harel, directeur de l’activité santé et prévoyance chez Mercer France, analyse quelques points clés du programme santé d'Emmanuel Macron.
L'expert juge pertinent le discours offensif sur la prévention et l'investissement dans les nouvelles technologies et la télémédecine. « Ces pistes sont très intéressantes pour l’organisation des soins et la stratégie de santé... si on trouve les moyens », souligne-t-il, même s'il constate que les solutions proposées relèvent souvent du secteur privé. Il doute en revanche de l’efficacité d'un doublement du nombre de maisons de santé pluriprofessionnelles (« ce n’est pas le bon sujet ») et de la vente des médicaments à l’unité (« cela ne permettra pas d’économies importantes »).
À propos du remboursement à 100 % d’ici à 2022 des lunettes, prothèses dentaires et auditives, Vincent Harel juge cette mesure « possible », même si elle exigera une coordination forte avec le régime obligatoire et une définition précise de ce panier de soins sans reste à charge. « Selon nos calculs, cela représente deux milliards d’euros à rembourser en plus, un levier pourrait donc être la meilleure prise en charge par les assureurs privés », indique Vincent Harel. Quid des trois contrats types plus transparents promis par Emmanuel Macron ? L'expert estime que cet effort de lisibilité est nécessaire. « Pour les contrats particuliers, cela me semble faisable, mais pour les contrats collectifs en entreprise, cela sera beaucoup plus compliqué », estime Vincent Harel. Quant à la suppression du RSI, elle laisse l'expert dubitatif (quelle évolution des indépendants) en raison du flou autour des solutions alternatives.
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