Le Pr Denis Safran est médecin auprès de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) et a fait partie des colonnes d’assaut qui sont intervenues à l’hypercacher en janvier 2015, et au Bataclan le vendredi 13 novembre à Paris. Pour ce chef du service des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP), les deux événements étaient très différents : « Les géographies des lieux sont différentes, explique-t-il, il n’y avait pas devant le Bataclan cette immense esplanade constituée par le boulevard périphérique. Au contraire, le bâtiment était entouré de petites rues adjacentes. La différence fondamentale reste le grand nombre de victimes : l’affaire de l’hypercacher était une crise de faible amplitude, et celle du Bataclan une crise de très forte amplitude où tout est allé beaucoup plus vite. »
Changement de rôle
En théorie, le médecin de la colonne d’assaut prend en charge les policiers blessés. Mais dans la pratique, un seul policier a été blessé alors qu'un grand nombre de victimes civiles étaient alongées dans la salle de spectacle. Cette situation a obligé le Pr Safran à évacuer les victimes civiles dans la crainte d’une reprise des tirs, voire d’une explosion. « Dans un premier temps, j’ai commencé à faire des gestes de sauvetage, mais nous avons été très vite débordés par le nombre de blessés, précise-t-il. J’ai donc endossé le rôle d’officier d’évacuation pour diriger le déplacement des victimes par les agents du RAID vers la zone intermédiaire. Au bout d’un moment, la zone d’exclusion totale est rendue plus perméable à partir du moment où elle est sécurisée. Les sapeurs pompiers sont alors autorisés à entrer sur la zone. »
La durée de l’intervention ? « Je ne peux pas vous le dire, avoue le Pr Safran, j’ai perdu complètement la notion du temps, je suis arrivé sur le site à 21 h 40 et je l’ai quitté à 4 heures du matin, une fois que l’on s’est assuré qu’il n’y avait plus ni blessé ni otages sur place. »
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