Une récente étude franco-néerlandaise publiée dans la revue américaine « Population and Development » révèle que le taux de naissances de jumeaux a pratiquement doublé en quarante ans, dans les pays développés. Principales causes mises au jour : les maternités tardives et l'assistance médicale à la procréation (AMP).
Pour ce faire, les chercheurs ont passé au crible les données de 32 pays, dont une majorité de pays européens mais aussi l'Australie, le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, etc. « Nous avons passé en revue toutes les statistiques d'état civil des pays disposant de tableaux détaillés pour les accouchements distinguant les naissances simples des naissances multiples de 1970 à 2012/2013/2014 selon les pays », a déclaré Gilles Pison, professeur au Muséum national d'histoire naturelle et chercheur associé à l'Ined, l'un des instigateurs de ces travaux. Résultat : l'effet de l'AMP est en moyenne trois fois plus important que celui du retard des maternités dans ce boom des jumeaux. « Toutefois, cette moyenne recouvre une grande diversité de situations », a souligné le Pr Pison.
Poly-ovulations après 35 ans
Après 35 ans, les poly-ovulations sont fréquentes chez les femmes. Parallèlement, de plus en plus de couples ont recours à l'AMP. Au Japon, son effet est ainsi dix fois plus important que le retard des maternités. En Pologne, où l'AMP est encore peu développée, celle-ci ne joue que pour un tiers des naissances gémellaires. En Hongrie et en Nouvelle-Zélande, l'effet des maternités tardives et celui de l'AMP sont égaux.
« Dans un pays sur quatre, le taux de gémellité a cessé d'augmenter. On constate un plateau, suivi d'une diminution », a détaillé le Pr Pison. Pour autant, dans trois pays sur quatre, il continue d'augmenter comme en France, aux États-Unis ou au Royaume-Uni. « Nous ne savons pas si cette hausse va se poursuivre, mais celle-ci est de plus en plus perçue comme un problème de santé publique », a souligné le chercheur. Les accouchements sont souvent déclenchés et les jumeaux naissent souvent prématurés avec des taux de mortalité infantile plus élevés. Face à ces risques, la pratique recommande l'implantation d'un seul embryon.
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