Les objectifs de  développement durable sont compromis

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Publié le 06/11/2017
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Les objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’ONU en septembre 2015 (l’année des Accords de Paris) promettaient l’éradication de la pauvreté et la sécurité alimentaire pour l’horizon 2030. Ils semblent aujourd’hui compromis par les changements climatiques :

-sécurité alimentaire : la Banque mondiale prévoit la pauvreté de 35 à 122 millions de personnes supplémentaires en 2030 ; le PNUD (programme des Nations unies pour le développement) évalue à 600 millions le nombre des personnes souffrant de la faim en 2080.

-pénurie d’eau : 500 millions de personnes supplémentaires devraient être touchées en 2030 et l’eau consommée par 3 milliards d’individus risquerait d’être contaminée, selon ACF.

-sécurité sanitaire : l’OMS alerte sur la surmortalité liée à la chaleur : incidence accrue des coups de chaleur, maladies circulatoires, cardiovasculaires, respiratoires et rénales exacerbées, accroissement des décès prématurés liés à l’ozone et à la pollution de l’air produite par les incendies, notamment lors des vagues de chaleur, accélération de la croissance microbienne et de la virulence des pathogènes, répartitions géographiques et saisonnières des maladies (choléra, schistosomiase) et prolifération d’algues nuisibles.

Vingt-quatre institutions et organisations intergouvernementales viennent de publier un rapport intitulé « Lancet Countdown » qui conclut que le changement climatique sape les avancées des cinquante dernières années en matière de santé publique (blessures ou morts liées à des événements météorologiques extrêmes, pénuries, maladies transmises par des moustiques, sècheresses répétées ou montée du niveau des océans. 125 millions d’adultes supplémentaires ont été touchés chaque année par des vagues de chaleur depuis 2000).

L’inaction tuerait à grande échelle.

Les enfants sont les premières victimes du changement climatique ; selon deux nouveaux rapports de l’Organisation mondiale de la santé, plus d’un quart des décès d’enfants de moins de cinq ans (1,7 million d’enfants) est attribuable à la pollution de l’environnement et au réchauffement.

Les ODD prescrivent le passage à des énergies propres pour réduire la pollution atmosphérique et renverser la tendance en matière de changement climatique mais le rapport du Lancet enregistre un réchauffement bien plus élevé de la température des zones habitées (0,9° entre 2000 et 2016) que la hausse de la température moyenne mondiale (0,4° sur la même période). « Nous espérons que les gouvernements feront un effort pour s’attaquer à la cause et aux impacts du changement climatique, nous avons besoin d’une action urgente pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, insiste le Pr Anthony Costello, coprésident du « Lancet Countdown » et membre de l’OMS. Le coût de l’inaction serait des morts évitables, à grande échelle. »

Ch. D.

Source : Le Quotidien du médecin: 9616