Les médecins libéraux ne sont pas les seuls à brandir l'unité pour obtenir des crédits. Comme l'a souligné, Gilles Bonnefond, président du syndicat de pharmaciens d'officine USPO, ce rendez-vous de mardi rassemblant toutes les organisations de pharmaciens devant la presse revêtait un caractère "historique" puisque c'était la "première fois que les syndicats et les associations s'unissent malgré les divergences". Neuf organisations du secteur se sont en effet réunis mardi pour envoyer un message clair au gouvernement : l'union face à l'adversité.
Car les pharmacies sont dans une situation "économique catastrophique" et demandent une réévaluation de leur rémunération et une "réforme" de leur métier, mentionne le manifeste qui a été présenté à cette occasion. "La rémunération des pharmacies d'officine est en forte diminution pour la deuxième année consécutive. La perte s'accélère encore en 2016 avec une chute de plus de 2% sur les quatre premiers mois de l'année", écrivent les neuf organisations signataires dont les deux principaux syndicats des pharmaciens (FSPF, USPO), la Chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies (Federgy), l'Association de pharmacie rurale (APR) et l'Ordre national des pharmaciens.
Ces difficultés rencontrées par les pharmaciens entrainent "des fermetures brutales et remet en cause le maillage territorial" en zone urbaine et rurale, indique le manifeste, comme l'a déjà fait remarquer récemment l'Ordre des pharmaciens. Au passage, la profession souligne que les officines sont créatrices d'emplois avec un effectif de 120 000 personnes et 6500 apprentis.
Face à cette situation, le manifeste des pharmaciens appelle "le gouvernement à s'engager avant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour fixer un cadre économique clair". "Il n'est plus acceptable qu'année après année la pharmacie d'officine ne soit pas traitée de la même manière que l'ensemble des acteurs" du système de santé, a prévenu lors d'une conférence de presse le président de la FSPF, Philippe Gaertner. "S'il n'y a pas un intérêt de la part du ministère de la Santé sur la réforme de la profession avec une stratégie (...) et une enveloppe prévue pour" le budget de la Sécu, la réponse des officines "sera terrible", a lancé Gilles Bonnefond, le président de l'USPO.
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