« LE THERMALISME a un avenir dans notre pays. Il a toute sa place dans notre système de soins.(…) Il a également un grand avenir dans le secteur du bien-être, en dehors de la prise en charge de l’Assurance-maladie », déclarait à la fin de 2006 le ministre de la Santé Xavier Bertrand lors d’un colloque organisé par le Comité national des établissements thermaux (CNETH). « L’Assurance-maladie ne pourra prendre en charge le seul développement du thermalisme », avertissait le ministre, « surpris » du faible niveau de chiffre d’affaires réalisé par les établissements thermaux en dehors du champ de la Sécurité sociale.
Selon un rapport de 2008 de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, « les cures thermales médicales représenteraient en moyenne 74 % du chiffre d’affaires total des établissements thermaux ». Pour Xavier Bertrand, « les villes climatiques et thermales ont acquis un renom qu’il convient de valoriser par de nouvelles initiatives » en dehors du thermalisme médical. Un sentiment partagé par le Dr Christian Corne, président de la Fédération thermale et climatique française (FTCF). Cette structure a pour vocation d’« assurer la coordination des initiatives prises par les différentes structures nationales du thermalisme », à savoir le CNETH, mais aussi l’Association nationale des maires de communes thermales (ANMCT), la Société française d’hydrologie (SFH) et l’Association française pour la recherche thermale (AFRETH).
Éducation à l’hygiène de vie.
Pour le Dr Corne, par ailleurs adjoint à la mairie de la ville thermale de Vichy, « la diversification des activités thermales entreprise depuis de nombreuses années en France a permis d’attirer une nouvelle clientèle vers les stations pour des cures médicalisées de plus courte durée ou pour des soins de remise en forme adaptés à chaque individu, non pris en charge par la Sécurité sociale ». Au cours des cinq dernières années, poursuit le Dr Corne, « les stations thermales françaises ont décidé de mettre en place des structures d’éducation à l’hygiène de vie dans les domaines de la diététique, de la nutrition, de l’activité physique ou de la gestion du stress, pour jouer un véritable rôle préventif autour du concept du bien vieillir ». Autant d’initiatives qui pourraient même trouver écho dans le cadre du débat sur la gestion de la dépendance. « Dans un contexte de crise économique, le thermalisme a vu progresser sa fréquentation au cours de l’année 2010, ce qui prouve que le produit proposé est un produit de qualité qui correspond à une vraie demande de santé publique », assure le Dr Corne.
Outre la santé et le bien-être, certaines stations thermales peuvent également miser sur le développement du tourisme pour élargir leur spectre d’activités. Au niveau européen, un partenariat a d’ailleurs récemment vu le jour autour de cette thématique dans le cadre de l’EHTTA (European Historical Thermal Town Association). Créée fin 2009, l’EHTTA est un réseau européen qui réunit des villes thermales possédant un « patrimoine architectural emblématique et des eaux dont les propriétés sont reconnues ». Il vise notamment à « valoriser et sauvegarder le patrimoine architectural et artistique des stations » et à l’intégrer dans des politiques de développement des villes thermales. Répondant à une demande de l’EHTTA, le Conseil de l’Europe a créé en mai 2010 le label « Itinéraire européen des villes thermales historiques », qui s’inscrit dans les 29 « routes culturelles européennes ». Ce label regroupe pour l’heure une dizaine d’itinéraires, dont une seule station thermale française, celle de Vichy. « Pour être tout à fait représentative de son ambition européenne, cette route doit maintenant s’élargir à d’autres villes thermales », souligne le Dr Corne.
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