Le cadre et le statut de médecin correspondant du SAMU (définition, règles d'intervention, contrat, formation à l'urgence) a été reconnu par un arrêté du 12 février 2007. En 2013, la direction générale de l’offre de soins (DGOS) a publié un guide de déploiement des MCS à destination des ARS. Leur développement dans les zones sous-denses figurait explicitement en juillet 2022 dans le rapport de la mission flash sur les urgences conduite par François Braun. L’urgentiste – devenu ministre de la Santé – a lui-même participé à l'émergence de ce concept dès la fin des années 90 dans le département de la Meuse.
Sur le terrain, ce dispositif s'est enraciné dans les Alpes du Nord. En 2003, l’association des médecins de montagne, installés en station et rodés aux urgences, ainsi que les trois Samu nord alpins (Isère, Savoie et Haute-Savoie) décident de créer un réseau de MCS, financé par l’agence régionale de Santé (ARS). Ce groupe comptait au départ une trentaine de membres et a été étendu à l’ensemble de la région Auvergne Rhône-Alpes (Aura). Avec 347 médecins correspondants du Samu aujourd’hui – la moitié du contingent français ! – dont l’âge médian est de 35 ans, c’est le principal réseau du pays, qui a représenté 3 340 interventions en 2022. Ce réseau repose sur deux associations territoriales et dispose de trois chargés de mission. Ils travaillent avec la pharmacie hospitalière et le service biomédical du CHU de Grenoble pour gérer les dotations des médecins correspondants du Samu. Le comité de pilotage régional, chargé de la formation et des candidatures, est coprésidé par un MCS et un représentant des Samu.
À la carte
Autre trajectoire : le réseau haut-alpin a, lui, été développé en 2012 par la Dr Marie-Annick Hidoux, ancienne cheffe du service des urgences de Gap. La première promo comptait seulement 12 généralistes. En 2017, la directrice médicale du Cesu et du SimulSanté 05, a été chargée par l’ARS de généraliser le dispositif haut-alpin à la région Paca, qui compte une centaine de MCS dans les différents départements, excepté le Vaucluse.
Dans cette région, à la différence du modèle précédent, les réseaux MCS reposent essentiellement sur l’hôpital et un coordinateur urgentiste dans chaque département. « Il existe ainsi deux grands modèles aujourd’hui mais il pourrait y en avoir d’autres. Ce qui fait leur richesse, c’est qu’ils fonctionnent à partir de la connaissance de leur territoire », insiste la Dr Marie-Annick Hidoux, qui a pris la présidence de l’association MCS France en juin 2021.
La mise en place d’astreintes, le montant de l’indemnisation, la durée de la formation obligatoire peut varier d’un territoire à l’autre. MCS France a publié un référentiel national à destination des territoires qui aimeraient créer leur propre réseau.
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