Dans le courrier des lecteurs aussi bien qu’en interrogeant nos confrères, un leitmotiv revient couramment : l’informatique est utile pour le fichier patient, pour la comptabilité et pour l’aide à la prescription, mais l’aide au diagnostic n’est jamais signalée. Or pour affirmer que les aides au diagnostic sont inutiles, il faudrait avoir appris à les faire fonctionner. Aux États-Unis, les prouesses étonnantes de Watson, qui fait de meilleurs diagnostics que les spécialistes, ne semblent étonner personne. Bien sûr, l’utilisation de Watson demande un apprentissage. Il est en langue anglaise et il n’est pas pécuniairement à la portée d’un généraliste. Et pourtant, il existe chez nous des solutions gratuites en langue française.
Demandons-nous quel diagnostic évoque l’association d’une urticaire chronique et d’une gammapathie monoclonale. Tout médecin, se fiant à sa mémoire, a le droit d’hésiter, mais un logiciel d’aide au diagnostic comme assistantmedical.fr peut donner la réponse en moins d’une seconde. Et si vous trouvez chez votre patient une adénopathie, une fièvre et des sueurs abondantes, un diagnostic vous viendra à l’esprit, mais peut-être pas les deux autres.
En France, les errances de diagnostic peuvent durer plus de 10 ans pour certaines maladies chroniques et cette durée pourrait être sérieusement raccourcie avec les aides au diagnostic. On peut s’étonner de voir que ces outils sont utilisés dans d’autres pays francophones comme le Québec, la Belgique ou la Suisse, et restent discrets en France. La raison en est simple : l’enseignement des aides au diagnostic n’a toujours pas débuté chez nous.
Pour que nos actes soient pertinents, souvenons-nous que le couple associant le médecin et l’utilisation de l’aide au diagnostic obtient de meilleurs résultats que le médecin seul ou l’aide au diagnostic seule.
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