Sans papier pionnier
Reportage chez le Dr Boutry (77)
Chaque matin, quand il arrive à son cabinet à Buc, le Dr Alain Boutry lit son courrier électronique et scanne son courrier papier. Tous les documents sont ainsi intégrés directement dans les dossiers patients. Souvent, il ne lit son courrier qu’à l’écran qu’il a choisi avec une grande surface d’affichage ergonomique. Pour arriver au zéro papier, quel chemin parcouru… Installé comme généraliste en 1979, le Dr Boutry est un pionnier de l’informatique médicale communicante, qui en a connu toutes les évolutions technologiques. C’est en 1985 qu’il a acheté son premier Mac. Fidèle du logiciel MediStory, il est le fondateur et le modérateur de la liste de diffusion « medistories » depuis 1999. Une fois ses dossiers patients informatisés, il s’est attaché à faire disparaître le papier de son cabinet, pour la bonne tenue du dossier patient et la qualité des soins. Il a ainsi reçu les résultats biologiques au format Hprim (en tête permettant l’intégration dans les dossiers) via le protocole de télétransmission X-Modem (via la ligne téléphonique). Puis avec l’arrivée d’Internet, il s’est mis à utiliser la messagerie sécurisée Apicrypt. Dès 2006, grâce à son travail d’information auprès des laboratoires d’analyse du voisinage, il recevait 80 % des résultats biologiques via Apicrypt. Mais c’est, l’arrivée au milieu des années 2000 des premiers scanners de production jusqu’ici réservé aux professionnels de la GED (gestion électronique de documents) qui a changé sa vie, comme il l’explique volontiers. Sitôt scanné, le courrier est passé dans le destructeur de documents. Le document électronique a la même valeur légale que le papier. Depuis peu, le Dr Boutry reçoit aussi par messagerie sécurisée les comptes rendus de l’hôpital de Versailles avec des liens vers l’imagerie. « Un modèle d’ergonomie et de rapidité, se félicite-t-il. Le zéro papier est accessible à tous, avec certes un peu d’investissement personnel largement compensé par du temps médical et personnel en plus. »
Retrouvez le Dr Boutry en vidéo
En ligne
Entretien avec le Dr Pinabel (75)
« Les psychiatres, en général, l’ordinateur, ce n’est pas le matériel dont ils ont le plus besoin, souligne le Dr François Panabel, psychiatre et pédopsychiatre à Paris, si je me sens à l’aise avec les technologies, je ne voulais pas de dossier patient par crainte du vol et des réinstallations du logiciel à chaque changement d’ordinateur. J’avais donc un iMac avec un écran 27 pouces qui se fond bien dans le décor, pour faire l’ordonnance et du papier et des crayons pour le dossier. » L’arrivée des logiciels en ligne change sa vision des choses. Il cherche ce qui existe et trouve MedicalNet qui lui « offre enfin la liberté souhaitée ». C’est-à-dire la consultation des dossiers à distance et leur archivage en ligne. « Je l’ai depuis novembre 2009 ; la grande taille du moniteur me permet de ne pas avoir le nez collé sur l’écran et je m’aperçois que finalement il est assez facile de taper sur un petit clavier discret en prenant des notes. Je n’ai plus de papier. J’ai installé un scanner de production et je rentre tout puis je détruis la fiche papier dans mon broyeur. »
Le Dr Pinabel est aussi abonné à un télésecrétariat avec consultation de l’agenda sur le Web.
Il s’est mis à la télétransmission il y a trois mois et le technicien de la CPAM est venu lui installer Ameli pro.
La découverte du dossier en ligne lui a ouvert des perspectives et aujourd’hui, il travaille à monter un réseau libéral en pédopsychiatrie en utilisant la zone de partage de MedicalNet. « On peut travailler en réseau virtuel sans mur entre psychiatres, psychologues et orthophoniste ; l’accès par CPS assure la traçabilité et la sécurité. »
Du clé en main en réseau
Entretien avec le Dr Papin (44)
Arrivé il y a quatre ans dans un cabinet de sept médecins associés, le Dr Christophe Papin a profité du déménagement du cabinet pour être le moteur d’un nouvel équipement professionnel. « Auparavant nous avions Églantine et un revendeur qui avait perdu sa licence et il nous fallait une solution professionnelle adaptée, avec un gros serveur, du haut débit et une base de données fusionnée accessible à tous. Nous nous sommes tournés vers Crossway Premium appartenant au même éditeur qui reprend l’interface d’Églantine avec une base Oracle. Une solution qui tient la route. Mon souci était que nous ayons tous le même outil sans dérouter les confrères habitués à Églantine. » L’âge des médecins s’étage de moins de quarante à plus de 60 ans, il faut en tenir compte. Le choix s’est porté sur une solution clé en main, en leasing sur trois ans, qui permet de rester au top du point de vue matériel. Des postes identiques pour tous les associés, ce qui facilite la maintenance, une sauvegarde fiable (cassette magnétique), un serveur. Deux jours de formation/installation. « Quand nous avons un problème, l’agence de Vendôme prend la main à distance. Nous avons eu un virus qui a planté le serveur. La situation a été débloquée dans les deux heures. » Le secrétariat est également équipé avec un accès limité au dossier patient ; les secrétaires scannent tous les documents pour les intégrer dans les dossiers et le papier passe dans le broyeur. Les résultats de laboratoire arrivent via Apicrypt. Il y a aussi la plate-forme régionale Planet santé pour échanger avec les confrères mais le Dr Papin ne s’y est pas encore mis. « J’utilise beaucoup les web services de l’Assurance maladie, les arrêts de travail et les protocoles de soins, la déclaration médecin traitant. Je consulte l’historique des remboursements. Ça marche bien. » Le zéro papier est en bonne voie…
Avec un portable
Le témoignage du Dr Garrigou-Grandchamp (69)
« En cabinet solo, j’ai depuis de longues années fait le choix du portable (PowerBook Pro plutôt que MacBook Air pour le lecteur de DVD et la lecture des galettes des radiologues) qui me suit à mon domicile et chez les patients : pas de transfert ou de synchronisation de fichiers à faire, pas de risque de vol au cabinet et une bonne sécurité pour peu que des sauvegardes automatiques soient mises en place. Ce qui me conduit à utiliser deux disques durs. Un externe (1 Teraoctet) qui reste au cabinet avec 2 partitions dont l’une assure un clone automatique quotidien (Carbone Copy Cloner) et la sauvegarde quotidienne de la suite professionnelle et l’autre est dédiée à Time Machine. Le DD externe pocket de 500 Go est au domicile pour un autre clone journalier automatique et la sauvegarde spécifique des données patients.
Le point faible de ce choix de travail reste la connectique à l’arrivée et au départ du cabinet. Mais celle-ci est grandement facilitée par l’utilisation d’une souris et d’un clavier Bluetooth Apple, d’un pavé numérique assorti MacWay et d’une station d’accueil Bookendz. Cette dernière offre une connectique riche, avec cinq ports USB alimentés dont un en façade, connexion et déconnexion se faisant d’un seul geste. Seule ombre au tableau, il faut débourser 279 euros et éteindre le PowerBook Pro pour chaque opération de connexion et déconnexion. C’est là que l’option disque SSD (à mémoire flash) trouve tout son intérêt avec un démarrage complet de la machine en 10 secondes chrono après le « bong ». Mais aussi un chargement quasi instantané des logiciels et certaines opérations, comme la sauvegarde, nettement accélérées.
Avec ces outils et quelques logiciels (voir encadré), le MacUser est prêt à affronter toutes les situations, il peut se connecter en Wi-Fi à son domicile et au cabinet pour peu qu’il soit équipé d’une box Internet, et en nomade avec les codes Wi-Fi communiqués par certains providers (Free, SFR…), voire en mode 3G en se servant de son téléphone portable connecté en Bluetooth comme modem (les scripts modem de la plupart des téléphones sont implémentés d’origine dans Mac OS), sans négliger la perte de données et l’impérative nécessité de multiplier les sauvegardes. »
Économe
Entretien avec le Dr Pondaven (75)
Après dix ans de médecine salariée, de remplacement, de médecine du sport et trois ans de collaboration libérale, le Dr Hélène Pondaven s’est enfin installé en libérale à Paris en octobre dernier, en conservant un tiers-temps de vacation salarié. L’informatique était une évidence. « J’avais déjà acheté l’ordinateur mais devant tous les frais d’installation, j’ai cherché à réduire les coûts de l’informatisation. » Elle a donc choisi un logiciel médical gratuit qui affiche en contrepartie des écrans publicitaires mais « ce n’est pas gênant et pour démarrer c’est bien suffisant », juge-t-elle. Le logiciel est facile à utiliser et celui qui est venu l’installer est disponible pour lui répondre. Seul le module de télétransmission inclus lui a semblé compliqué et elle a donc cherché une autre solution. « J’ai fait un essai de trois mois avec une solution intégrée mais il fallait s’engager pour trois ans et ça ne m’a pas plu. J’ai téléchargé Hellodoc édition spécial gratuit, je l’ai testé puis j’ai acquis la licence pour 200 euros avec six mois de maintenance gratuits. J’ai acheté un lecteur EFT930 (750 euros environ) qui me permettra de proposer aussi la carte bancaire quand ma banque aura enfin compris que je suis installée à Paris même s’il m’arrive de travailler dans le 92… »
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