«Dormez je le veux ». L’image de l’hypnose auprès du grand public, est comme l’a rappelé le Pr Bruno Falissard (Inserm), souvent rattachée à une pratique un peu magique. Plus sérieusement, l’Inserm s’est attachée à dégager au moyen de l’analyse de 52 essais cliniques ainsi que ceux de 17 essais concernant l’EMDR (« Eye Movement Desensitization and Reprocessing »), l’efficacité réelle de l’hypnothérapie dans différents champs médicaux.
Cette étude, intitulée « Évaluation de l’efficacité de la pratique de l’hypnose » et menée par le Pr Falissard (Inserm U 1018) et le Dr Juliette Gueguen (Inserm, U 1018), conclut tout d’abord que l’hypnose a un intérêt thérapeutique dans le syndrome du côlon irritable. Les études testant l’hypnose pour traiter cette pathologie confirment bien que des séances régulières d’hypnothérapie limitent les symptômes digestifs. Selon les auteurs, bien que son action bénéfique à long terme dans cette indication n’ait pu être démontrée, « l’hypnothérapie paraît une intervention sûre et pourrait donc être essayée chez les patients résistant au traitement médical standard ».
Second résultat : six essais ont rapporté un bénéfice de l’hypnose lors des interventions chirurgicales ou de radiologie interventionnelle. Il s’agissait soit d’hypnose par CD audio, soit d’une intervention courte (15 mn) d’hypnothérapie précédant la chirurgie, soit d’une intervention pendant toute la durée de la procédure chirurgicale ou radiologique. Au total, ces essais rapportent de manière concordante que l’hypnose permet de diminuer la quantité d’antalgiques ou de sédatifs administrés en per-opératoire. Les effets constatés sont dans tous les cas « faibles mais réels » selon le Pr Bruno Falissard.
Une efficacité à confirmer
Ultime constat : l’EMDR, technique de désensibilisation et retraitement par mouvements oculaires faisant intervenir certaines pratiques issues de l’hypnose, constitue une thérapie efficace du syndrome de stress post-traumatique d’après les essais analysés.
Pour la majorité des autres applications de l’hypnose (douleur de l’accouchement, dépression du post-partum, schizophrénie, sevrage tabagique, soins dentaires), les données manquent pour affirmer une réelle efficacité de cette technique, concluent les auteurs.
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