Le constat vient d'être dressé par des experts de l'OCDE dans un rapport publié le 8 juin : les pays doivent investir davantage dans la santé mentale afin « de favoriser des améliorations plus rapides et plus efficaces ». Outre la dégradation des problèmes de santé psychique en particulier chez les jeunes, les chômeurs et les personnes en situation de précarité financière, les pays doivent apporter un soutien adéquat aux personnes touchées tout en augmentant d’urgence les investissements et la qualité des soins. L'objectif est de réduire les coûts sociaux et économiques élevés associés aux problèmes psychiques qui représentent plus de 4,2% du PIB. « Dans certains pays, la prévalence de l’anxiété et de la dépression a même doublé », alertent les rapporteurs qui pointent des chiffres édifiants. Près de 20 % des personnes souffrant de troubles mentaux déclarent « ne pas avoir été traitées avec courtoisie et respect pendant un séjour à l’hôpital ». Huit pays seulement recueillent régulièrement des informations sur le vécu des patients traités pour des troubles mentaux et les résultats des soins de santé mentale. 67% des personnes souffrant de problèmes psychiques ont eu des difficultés pour avoir accès aux soins. Les patients souffrant de troubles mentaux graves ont une espérance de vie bien inférieure à la moyenne.
Un psychologue pour 10 000 habitants
Côté finances, la part des dépenses totales de santé allouées à la santé mentale n'a pas augmenté et a même baissé dans certains pays. Onze pays de l’OCDE ne comptent qu’un psychologue ou moins pour 10 000 habitants. En matière d'évaluation, le constat est aussi mauvais : la collecte d'un ensemble complet d’indicateurs de performance est loin d'être satisfaisant. Enfin, l'investissement dans des applications et la télémédecine ne permettent pas non plus de compenser le manque de ressources humaines soignantes et médicales.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature