Ciel bleu, eau turquoise, soleil à son zénith… Les conditions pour ce week-end de voile organisé à Marseille sont optimales… Une seule ombre au tableau peut-être, le mistral à l'origine d'un peu trop de rafales.
Pas de quoi décourager pour autant les 200 soignants réunis ce samedi 29 juillet à la société nautique du port de Marseille, aux alentours de 9 heures, pour un rallye en mer… Transformé au vu des conditions météorologiques en rallye sur terre. Mais peu importe l'esprit est là.
Loin des difficultés du quotidien
L’événement, organisé par l’association Guérir en mer depuis maintenant quatre ans, réunit des soignants issus des quatre coins de la France. Au programme de ce week-end ? Ateliers bien-être et colloque autour du sport et de la santé le vendredi, rallye sur terre et soirée festive le samedi puis régate en mer le dimanche.
« L’idée de cet événement annuel est de proposer aux soignants des activités autour de la voile, qui vont leur permettre de décompresser, de s’évader… qu’ils rigolent, qu’ils se rencontrent, qu’ils partagent des moments de convivialité tous ensemble et qu’ils oublient les difficultés du quotidien le temps d’un week-end », explique le Dr Marine Crest-Guilluy, médecin généraliste installée à Marseille et présidente et co-fondatrice de l’association Guérir en mer.
Et le pari semble plutôt réussi à en croire le sourire du Dr Thierry Netto, médecin généraliste installé à Marseille qui participe pour la première fois à l’événement. « Lorsque je suis sur un bateau je me sens tout de suite mieux », confesse ce passionné de voile qui attend avec impatience la journée de dimanche pour partir en mer. « Naviguer ça permet de revenir à des choses simples ; la nature, la mer, la navigation du bateau, le vent… Ce genre de moments nous permet de débrancher complément. On ne pense plus à autre chose, on ne pense plus aux difficultés du quotidien et on se ressource complètement », reconnaît l’omnipraticien.
Des coupures que le médecin de famille juge « essentielles » dans un quotidien parfois éprouvant « À titre personnel, j’ai un peu l’impression d’être en lutte permanente. De manière générale, nous travaillons dans de très mauvaises conditions. On a parfois du mal à dire non à des patients qu’on connaît depuis des années, qui ont confiance en nous. On est loin d’être indispensables mais on a se créée une sorte d’obligation d’être là pour eux et de toujours faire bonne figure. Pourtant, on est très souvent à la limite et on a tendance à s’oublier, c’est ça qui est difficile… »
Prévenir le burn-out
« Parler de ses problèmes, créer du lien entre soignants, parler du quotidien et se rendre compte que nous ne sommes pas seuls dans cette situation » c’est justement pour toutes ces raisons que cet événement a été créé. Selon le Dr Marine Crest-Guilluy, il est essentiel de « lever le tabou ».
« Les soignants ne vont pas bien, c’est une certitude. Ils travaillent dans des conditions compliquées, ils manquent de moyens et de reconnaissances et leur état de santé en pâtit. D’ailleurs la plupart du temps, ils ont du mal à le dire. Il est pourtant impératif que les soignants prennent conscience que pour prendre soin des autres, il faut avant tout prendre soin de soi. »
Pour sensibiliser les soignants aux risques inhérents du métier : le burn-out et l'épuisement professionnel, des psychiatres et des professionnels de santé experts ont été d’ailleurs été sollicités à intervenir lors du colloque du vendredi autour du sport et la santé. « Les participants ont pu repartir avec des éléments concrets pour les aider à repérer le burn-out et savoir vers qui se tourner quand ils ne vont pas bien » souligne le Dr Marine Crest-Guilluy.
« Tout au long du week-end, des conseils pour garder un équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée ont été également été donnés. Ce sont des choses simples comme faire du sport, bien manger et bien dormir mais qu’on a tendance à négliger », regrette le Dr Marie Crest-Guilluy.
Et si pour cette passionnée « la voile est un outil thérapeutique formidable pour décompresser les autres le sont aussi ! Il faut juste trouver le sport qu’il vous convient, au contact de la nature c'est encore mieux ! », sourit la généraliste.
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