Ne lisez pas les critiques ! La dernière création à la Comédie-française, Médée, fait l'objet d'une volée de bois vert. La représentation d'une tragédie grecque exige certes une adaptation pour répondre aux attentes d'un public d'aujourd'hui. Et les choix opérés par un metteur en scène sont toujours contestables. Mais la jeune Lisaboa Houbrechts, loin de toute facilité ou séduction facile opte ici pour un théâtre qui relève de la cérémonie, du rituel. L'émotion jaillit à l'issue du spectacle sans concession. Toute explication psychologique ou sociologique est réfutée pour expliquer les meurtres de Médée, une serial killer, dotée comme arme fatale des pouvoirs de la magie. Comment alors lui résister lorsqu'on lui vole Jason, son mari, pour lequel elle n'a pas hésité à dépecer son frère Absyrtos, le démembrer afin de sauver la vie de son amant ? Le spectacle débute par un cri de douleur, de rage, celui de Médée qui vient d'apprendre la trahison de Jason. Face à une telle colère, aucune digue ne peut résister, pas même ici l'amour d'une mère pour ses deux enfants. « Si et seulement si », balbutie sa nourrice, inteprétée ici par Bakary Sangaré. Avec le mélange des genres, Suliane Brahim jouant le rôle de Jason, le spectateur oublie l'assignation de Médée comme sorcière. Persiste l'énigme du mal qui flotte depuis la nuit des temps, dès le premier jour. Y aurait-il un médecin dans la salle pour le vaincre, une fois pour toutes ?
Comédie-Française, Salle Richelieu, Jusqu'au 24 juillet 2023.
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