La transfusion de plaquettes est une question prégnante pour les prématurés, compte tenu de la fréquence élevée des thrombopénies et des saignements dans cette population. L'étude européenne PlaNeT2 Matisse montre chez 660 enfants nés avant 34 semaines d'aménorrhée (SA) qu'il y a moins de complications graves dans les 28 jours (décès, hémorragies) avec un seuil pour la transfusion de plaquettes bas à 25 000/mm3 (n = 61/329, 19 %) plutôt qu'à 50 000/mm3 (n = 85/324, 26 %).
Ces résultats paradoxaux vont dans le sens que le taux de plaquettes joue finalement assez peu dans les hémorragies du prématuré. Une étude avait montré il y a 25 ans qu'il y a autant d'hémorragies intracrâniennes chez les prématurés transfusés pour un seuil < 150 000/mm3, que ceux transfusés pour un seuil < 50 000/mm3. D'autres facteurs semblent en jeu dans l'incidence élevée des saignements du prématuré.
Pire, les auteurs montrent dans une analyse en sous-groupe qu'il y a davantage de bronchodysplasie pulmonaire pour un seuil à 50 000/mm3. Sans que le mécanisme soit clair pour autant, il est possible que les plaquettes d'adultes soient délétères via des effets immunologiques et inflammatoires, est-il suggéré.
Curley A et al. NEJM. DOI:10.1056/NEJMoa1807320
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