L’étude Evaluation of LIXisenatide in Acute Coronary Syndrome (ELIXA) fait partie de celles demandées depuis 2008 par les agences d’enregistrement des traitements hypoglycémiants proposables chez les diabétiques de type 2. Lorsqu’il était apparu que la rosiglitazone pouvait augmenter le risque d’infarctus du myocarde et la mortalité CV, il avait été demandé que chaque nouvel hypoglycémiant dispose d’une étude évaluant sa sécurité en termes de risque CV dans son développement pré-enregistrement, ou peu après son enregistrement. Dans ce contexte, à ce jour, nous disposons des résultats de 3 études ayant évalué des inhibiteurs des dipeptidyl peptidase 4 (DPP4), les études SAVOR, EXAMINE et TECOS. Dans ces trois études, respectivement, la saxagliptine, l’alogliptine et la sitagliptine n’augmentent pas de façon inappropriée le risque d’événements CV, la saxagliptine augmente le risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque et la méta-analyse de ces trois études est en faveur d’une augmentation du risque de pancréatite sous cette classe thérapeutique.
L’étude ELIXA a été un essai thérapeutique contrôlé conduit en double aveugle contre placebo, chez des patients ayant un diabète de type 2 et un syndrome coronaire aigu. Le lixisenatide injectable, ou son placebo, était ajouté au traitement usuel des patients. Le suivi devait être de 10 mois au minimum. Le critère primaire évalué comprenait les décès cardiovasculaires, les infarctus du myocarde, les AVC et les hospitalisations pour insuffisance cardiaque.
L’étude a été conduite chez 6 068 patients. Elle a montré que le lixisenatide injectable n’est pas inférieur au placebo concernant les événements du critère primaire (marge de non-infériorité : 1,30 ; HR : 1,02 ; IC 95 % : 0,89-1,17).
Il n’y a pas eu de modification significative du risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque (HR : 0,96 ; IC 95 % : 0,75-1,23) et ce, que les patients aient eu un antécédent d’insuffisance cardiaque (HR : 0,93 ; IC 95 % : 0,66-1,30) ou non (HR : 0,97 ; 0,67-1,40), que leurs taux de peptides natriurétiques initiaux aient été élevés ou non. Il n’y a pas non plus d’effet sur la mortalité totale (HR : 0,94 ; 0,78-1,13).
Les effets constatés sur les critères intermédiaires, et par rapport au placebo, ont été une diminution de l’HbA1c de 0,27 % en valeur absolue, une diminution de 700 grammes du poids, une augmentation des arrêts de traitements pour troubles intestinaux (4,9 % vs 1,2 % dans le groupe placebo), une diminution de 0,8 mm Hg de la pression artérielle systolique et une augmentation de 4 battements cardiaques par minute.
Le lixisénatide n’augmente donc pas le risque d’événements CV et cette étude permet de constater, à large échelle, que l’effet de réduction du poids alléguée à cette classe thérapeutique est relativement faible et n’est pas associée à une amélioration du risque cardiovasculaire.
Eldrin Lewis (Boston, États-Unis). The evaluation of Lixisenatide in acute coronary syndromes (ELIXA). Hot Line III - Diabetes mellitus/Pharmacology, ESC15
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