La polémique autour de la sûreté des centrales nucléaires belges a poussé les autorités sanitaires Beles, mais aussi celles des Pays-Bas à décider de l'élargissement de la distribution de pilules d'iode. En Belgique, l'ensemble de la population soit environ 11 millions de personnes, va recevoir à titre préventif des pilules d'iode, qui permettent de protéger la thyroïde face à la radioactivité, a annoncé la ministre belge de la Santé, Maggie De Block. La mesure concernait jusqu'à présent uniquement les personnes vivant dans un périmètre de 20 km autour des centrales nucléaires belges de Tihange (sud) et Doel (nord), de celles proches de la frontière belge (Chooz en France, et Borssele aux Pays-Bas), ainsi que des centres de recherche nucléaire de Fleurus (sud) et Mol (nord). Le gouvernement fédéral s'est rangé derrière un avis du Conseil supérieur de la Santé, qui préconisait de prévoir la distribution d'iode dans un rayon de 100 km autour de ces sites. Concrètement, vu la taille du pays, l'ensemble de la population belge est concernée par l'extension de la zone à couvrir.
De leur côté, les Pays-Bas ont commandé quinze millions de pilules d'iode, afin d'étendre les zones de distribution autour des centrales nucléaires, a indiqué vendredi le ministère de la Santé. La distribution préventive de pilules iodées sera élargie aux enfants jusqu'à 18 ans et aux femmes enceintes vivant dans un rayon de 100 km autour d'une centrale, a expliqué la porte-parole de la ministre de la Santé Edith Schippers. Une fois distribuées aux groupes prioritaires, le restant des quinze millions de pilules sera mis à disposition "des touristes, des visiteurs ou des travailleurs qui n'ont pas de pilule à portée", a ajouté le ministère.
La sûreté des centrales belges interroge, après la découverte de microfissures dans les cuves de deux réacteurs, et d'une vidéo de surveillance d'un haut responsable de l'industrie nucléaire belge lors d'une perquisition liée aux attentats de Paris. L'Allemagne et le Luxembourg ont demandé récemment l'arrêt provisoire des réacteurs de Doel 3 et Tihange 2, dans l'attente de tests complémentaires. La Belgique, par la voix de son agence de contrôle nucléaire (AFCN), a répliqué que ses centrales répondaient "aux exigences de sûreté les plus sévères" et qu'il n'y avait "aucune raison" de se plier aux demandes allemandes et luxembourgeoises.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature