Les recommandations américaines, en 2007, et européennes, en 2009, avaient, par rapport à leurs versions précédentes, limité l’antibioprophylaxie aux seuls sujets à très haut risque d’endocardite infectieuse (antécédent d’EI, prothèse valvulaire, cardiopathie congénitale cyanogène) et seulement lors des soins dentaires.
Le National Institue for Clinical Excellence (NICE) britannique, en 2008, avait adopté l’attitude extrémiste de l’arrêt de toute antibioprophylaxie.
En 2015, une étude réalisée en Angleterre et parue dans le Lancet faisait état, après les recommandations du NICE en 2008, d’une chute très importante, de 80 %, de la prescription d’antibiotique avant des soins dentaires. Au fil du temps, le nombre d’EI s’est accru, en Angleterre comme dans d’autres pays, mais là, on constatait une cassure dans la hausse, avec une augmentation de la pente. Une cause possible est l’arrêt de l’antibioprophylaxie. Et cet effet défavorable est en faveur de la réintroduction de l’antibioprophylaxie. Mais d’autres explications existent et, méthodologiquement, le point d’inflexion de l’augmentation peut être mis à divers endroits, pas seulement au moment de l’arrêt de l’antibioprophylaxie. Il y a donc des problèmes méthodologiques et le niveau de preuve de l’étude n’est pas suffisant. Les experts du NICE, provoqués à modifier leurs recommandations, ont ainsi estimé ne pas devoir le faire.
Nous devons continuer la surveillance de l’incidence des EI.
Pas de modifications des recommandations en France
En Europe, et en France, les récentes recommandations sur l’EI, en 2015, n’ont pas changé par rapport à celles de 2009 en matière d’antibioprophylaxie en cas de soins dentaires chez les sujets à haut risque d’EI. Rappelons que la prophylaxie n’est pas seulement l’antibioprophylaxie, et que le point le plus important pour la prévention de l’EI est une hygiène bucco-dentaire et cutanée rigoureuse.
CHU Lyon
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