Où sont ces 13 maternités que la Cour des comptes veut fermer ?

Quatre mois après le drame de la maternité d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques) où la mort d'une patiente a accéléré la fermeture de l’établissement, la Cour des comptes relance le débat sur le sort des petites structures en préconisant des contrôles et d'éventuelles fermetures.

Sont particulièrement visées treize maternités qui réalisent moins de 300 accouchements par an en 2013, le seuil minimal d’activité fixé depuis 1998. En langage énarque, cela donne ça : « Ce nouveau resserrement, inévitable et nécessaire, doit être piloté activement par les pouvoirs publics pour qu’il offre l’opportunité d’une réponse plus cohérente et plus efficiente aux besoins et renforce la qualité et la sécurité des soins ».

La plupart des maternités sont situées dans la moitié sud, à l’exception de celle de Carhaix (252 accouchements en 2013) dans le Finistère, épicentre du mouvement des « bonnets rouges ». Midi-Pyrénées serait particulièrement affectée avec quatre établissements visés : dans l’Aveyron les CH de Saint-Affrique (249 accouchements) et de Decazeville (296), dans l’Ariège le CH de Couserans (219), et dans les Hautes-Pyrénées le CH de Lourdes (234).

En région Rhône-Alpes, la maternité de Die dans la Drôme enregistre l’une des plus faibles activités en France avec 137 accouchements en 2013. Elle figure bien sûr dans la liste. De même qu’en Savoie, le CH de Bourg-Saint-Maurice (237) et dans l’Ardèche celui de Privas (238).

Les autres sont proches du seuil fatidique des 300. Tous sont pourtant sur la sellette. En région PACA, le CH d’Apt dans le Lubéron a enregistré 291 accouchements. En Corse, la clinique de Porto-Vecchio en a fait 240, dans l'Hérault, la clinique Saint-Louis à Ganges 249 et le CH d’Ussel dans le Limousin 249. Activité encore plus faible dans deux maternités de Saint-Palais (Pyrénées Atlantiques), la polyclinique Sokkori (77) et le Centre hospitalier (154).

Dans les communes concernées, l’inquiétude le dispute à l’incompréhension. Comme à Die, dont le maire, Gilbert Tremolet, critique la norme de 300 accouchements par an : « Nous sommes autour de 140 à 150 accouchements par an. Cela dure depuis des décennies et rien de grave ne se passe ».