L’observance, « grande cause nationale » pour 2016 ? C’est en tout cas l’une des pistes d’actions proposée par l’étude « Améliorer l’observance : traiter mieux et moins cher » présentée aujourd’hui. Associé au CRIP, cercle de réflexion de l’industrie pharmaceutique, Ims Health a tenté de mesurer le comportement d’un patient chronique vis-à-vis du traitement qui lui est prescrit. Et il apparaît qu’en moyenne seuls 4 patients sur 10 sont observants, c’est-à-dire qu’ils suivent au moins 80 % de leur traitement. Des résultats qui varient selon la pathologie considérée, seulement 13 % des asthmatiques étant observants quand les patients atteints d’ostéoporose le sont à 52 %. Pour les quatre autres pathologies étudiées, les résultats se tiennent : 40 % des patients souffrant d’hypertension artérielle sont observants, 37 % dans le cas du diabète de type 2, 36 % des patients insuffisants cardiaques et 44 % des patients atteints d’hypercholestérolémie.
L’étude évoque les conséquences sanitaires de la non observance. Ainsi, l’AVC, principale complication des patients atteints d’hypertension artérielle, coûte à lui tout seul 4,4 milliards d’euros par an. Un montant similaire est indentifié pour les infarctus du myocarde, maladies coronariennes et œdèmes pulmonaires liés à la mauvaise observance des traitements initiaux. Au total, la non observance coûterait donc plus de 9 milliards d’euros par an, sans parler des coûts indirects pour la société liés aux arrêts de travail. A méditer, à l’heure où le gouvernement entend faire 10 milliards d’économies dans le domaine de la santé...
Tel est le sens de la proposition de l’étude d’ériger ce thème au rang de « grande cause nationale ». L’idée étant de mobiliser autour de cette question pour améliorer la santé des patients et l’efficience des traitements. Les auteurs de l’étude supposent qu’une dynamique se créerait autour d’un objectif à atteindre à une certaine date. Et mobiliserait, à cet égard, l’ensemble des acteurs de santé, des professionnels aux patients en passant par les institutions. Pour les seuls médecins, l’étude suggère aussi d’intégrer la communication patient dans le DPC et, pourquoi pas, de faire de l’observance un des objectifs de la ROSP.
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