Peur de rien, curieuse de tout… On se souvient qu’en 2009, Alix de Francqueville avait été la première de sa promotion à choisir médecine générale à l’issue des ECN. Un choix plutôt non conformiste vu l’excellence de son classement qui lui ouvrait toutes les spécialités. Le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’a pas fait mentir sa réputation d’audacieuse. Comme il y a trois ans, nous la retrouvons à Toulouse où cette Parisienne d’origine a élu internat. « J’en avais un peu assez de Paris, et je voulais partir en province. Toulouse est une ville agréable et son département de médecine générale a la réputation d’être dynamique », nous disait à l’époque la jeune femme.
Entretemps, elle a interrompu son internat pour aller en Inde découvrir la médecine traditionnelle ayurvédique chez un médecin autochtone. « J’avais envie de découvrir une autre approche du soin, qui revient plus sur les causes de la maladie, » explique-t-elle. Plantes, massages, accent mis sur l’alimentation… « Il arrive que l’on aboutisse à ce que l’on propose parfois en Occident, mais ce n’est pas du tout le même cheminement intellectuel, » observe la jeune généraliste.
Un vrai goût pour la médecine sociale
Retour sur la ville rose à l’automne dernier pour son dernier semestre d’internat qu’elle a achevé en avril. Un dernier terrain de stage qui, là encore, ne doit rien au hasard. Alix est en fonction à la Permanence d’Accès aux Soins de Santé (PASS) de l’hôpital de Toulouse qui accueille les populations malades en difficultés financières. La jeune généraliste est souvent amenée à travailler en lien avec Médecins du Monde. Elle pointe d’énormes besoins et de croissantes inégalités sociales d’accès aux soins et un cruel manque de personnel à la PASS de Toulouse. Mais comme elle dit dans son langage direct, « ça me plaît ! » «Je me verrai bien, plus tard, dans une structure de ce type », relève la jeune femme, pour laquelle la vocation en médecine générale épouse un vrai goût pour la médecine sociale.
Chaque chose en son temps… Aujourd’hui, Alix de Francqueville s’est attelée à sa thèse. Avec un thème qui là encore sort des sentiers battus : l’intérêt thérapeutique de la méditation en médecine générale.
Ensuite, elle devrait faire des remplacements ponctuels. Mais elle ne se sent pas le profil d’une remplaçante professionnelle. Elle garde de ses deux stages ambulatoires en milieu rural un bon souvenir : « À la campagne, les gens sont plus intéressants, car ils sont moins dans la consommation de soins et ont une relation privilégiée au médecin de famille ». De là à y visser sa plaque, il y a un pas… qu’Alix ne franchira peut-être pas. L’image de l’exercice solitaire happée par les cadences infernales, effraye un peu la jeune femme qui redoute de devoir faire alors « une médecine qui ne me ressemble pas.»
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