Santé publique

Pourquoi l’espérance de vie a baissé en 2015 en France

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Publié le 22/01/2016
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Un récent rapport de l’Insee constate une augmentation exceptionnelle des décès en 2015 ainsi qu’une baisse de l’espérance de vie. Des facteurs météorologiques et épidémiologiques défavorables sont incriminés.
espérance vie

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Du jamais vu ? Du moins depuis l’après-guerre. 600 000 personnes sont décédées en France au cours de l’année 2015. Ce qui fait que le nombre des décès a augmenté de 41 000 (+7,3) par rapport à 2014, après deux années de recul. C’est ce que constate un récent rapport de l’Insee (bilan démographique 2015), daté de janvier 2016.

Les trois premiers mois de l’année 2015 ont tout d’abord été marqués par 24 000 décès supplémentaires par rapport à la même période en 2014. En effet, l’épisode grippal long (9 semaines) et de forte densité, a eu un impact relativement sévère chez les personnes de 65 ans ou plus.

Deux raisons peuvent expliquer ce fait. D’une part, le vaccin n’était pas efficace contre certains virus et, d’autre part,  la couverture vaccinale des personnes de plus de 65 ans a baissé. En outre, le virus majoritaire lors de cet épisode a provoqué des complications chez les personnes fragiles. Le deuxième épisode de surmortalité est survenu au mois de juillet 2015, caniculaire. On a relevé à cette occasion 2 000 décès supplémentaires par rapport à juillet 2014. Enfin, 4 000 personnes supplémentaires sont mortes en octobre 2015, probablement en raison des vagues de froid inhabituelles pour la saison constatées au milieu de ce mois.

Autre grande tendance pointée par l’Insee, l’espérance de vie est en baisse en 2015, reculant pour la première fois depuis 1969. Elle diminue en effet de 0,3 an pour les hommes et de 0,4 an pour les femmes. Cette diminution, souligne l’Insee, « s’explique pour l’essentiel par la hausse de mortalité après 65 ans enregistrée cette année ». Quand à la légère hausse de la mortalité infantile en 2015, elle reste, selon l’Insee, dans les limites de la fluctuation habituelle de cet indicateur.

 

Dr Alain Dorra

Source : lequotidiendumedecin.fr