Retour d’Hippocrate : quand la réalité s’invite dans la fiction

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Publié le 05/04/2021
Karim Leklou (Arben Bascha), Alice Belaidi (Alyson Lévèque), Bellamine Abdelmalek (Lazare Pintao)

Karim Leklou (Arben Bascha), Alice Belaidi (Alyson Lévèque), Bellamine Abdelmalek (Lazare Pintao)
Crédit photo : Denis Manin / 31 Juin Films / Canal+

Diffusée à partir de cette semaine, la saison 2 de la série Hippocrate résonne particulièrement dans le contexte sanitaire du moment en donnant à voir un hôpital public submergé et des soignants qui trinquent.

Chloé, Arben, Alyson et Hugo reviennent. Après le succès de la saison 1 de Hippocrate sur Canal+, voici la saison 2 de cette fiction, écrite et réalisée par le généraliste de formation Thomas Lilti. Qui livre avec ces huit nouveaux épisodes une tranche de vie du service de médecine interne d’un hôpital francilien.

À la fin de la saison 1, on avait laissé Chloé (Louise Bourgoin) diminuée après l’opération de sa valve cardiaque, et Arben (Karim Leklou) sur le départ après la découverte de son absence de diplôme. Au début de cette nouvelle saison, le service de médecine interne de l’hôpital Raymond-Poincaré, où travaillent nos quatre héros, doit accueillir celui des urgences, victime d’une inondation. Les deux départements sont obligés de cohabiter et affronter de nouveaux cas pour lesquels ils ne sont pas formés, sous la houlette d’un nouveau chef, le Dr Brun (Bouli Lanners).



Cette deuxième saison est pour Thomas Lilti l’occasion de dépeindre une nouvelle fois les difficultés d’un hôpital public à bout de souffle, ses dysfonctionnements et sa brutalité. Mais aussi de présenter en miroir les ressources déployées par les individus qui y travaillent, les questionnements sur la vocation ou l’humain au cœur de la machine. « L’hôpital s’abîme, se noie. Comment s’organise-t-on et quelles sont les décisions à prendre lorsque seules de mauvaises solutions s’offrent à nous ? (…) Les soignants souffrent car on ne leur donne pas le bon outil pour travailler, avec les conséquences que cela implique pour tout le monde », analyse Thomas Lilti, qui donne une dimension politique à ce divertissement.

Le tournage perturbé par le Covid

Des thématiques qui font d’autant plus écho que la saison 2 a été tournée et est diffusée dans un contexte sanitaire très particulier. Entamé le 13 janvier 2020, le tournage a dû s’interrompre pendant le premier confinement pour n’être achevé que fin novembre. L’équipe de la série a tenté de soutenir l’hôpital Robert-Ballanger, où elle a tourné, en mettant à sa disposition masques, blouses, lits et matériel de régie. Thomas Lilti, lui, a ponctuellement repris du service en tant que médecin bénévole. « Retourner travailler à l’hôpital est une expérience qui m’a chamboulé, la réalité et la fiction se mélangeaient. Le scénario de la saison 2 est à l’image de ce qu’il s’est passé pendant le confinement, à l’échelle d’un service hospitalier, avec des malades qui arrivent en masse. Un hôpital délabré, des soignants qui souffrent et le Covid-19 qui s’invite… », confie-t-il. Même si le scénario a été écrit avant la crise sanitaire, il résonne particulièrement avec la situation vécue aujourd’hui. L’interruption de tournage a d’ailleurs permis de ré­écrire en partie la fin de la saison, le Covid-19 faisant son apparition dans le dernier épisode.

Hippocrate 2, diffusion à partir du 5 avril sur Canal+, tous les lundis, deux épisodes par soirée (8 épisodes de 52 minutes).

 


Source : lequotidiendumedecin.fr