L’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (ACRO) a annoncé une « contamination » radioactive « anormalement élevée » dans la Loire et la Vienne, ce mardi 18 juin dans un communiqué de presse commun avec d’autres associations. Pour parvenir à cette conclusion, des échantillons d’eaux (eaux douces superficielles et eaux destinées à la consommation humaines) ont été collectés entre décembre 2017 et avril 2019. Les analyses de ces échantillons ont été réalisées au laboratoire de l’ACRO, agréée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour les mesures de radioactivité.
Des niveaux élevés de tritium dans la Loire
Depuis fin 2017, le Collectif Loire Zéro nucléaire et l’ACRO effectuent un suivi de la radioactivité rejetée dans la Loire et la Vienne par les centrales nucléaires de Belleville, Dampierre, St-Laurent, Chinon et Civaux. Selon les analyses publiées ce mardi 18 juin, le principal radioélément retrouvé dans les eaux de la Loire et de la Vienne est le tritium, hydrogène radioactif, rejeté en grande quantité par les centrales nucléaires. Sur la Loire par exemple, « le tritium est présent sur près de 400 km, entre Dampierre-en-Burly et Nantes », indique le rapport.
À Saumur, en aval des cinq centrales nucléaires sur la Loire et la Vienne, la présence de tritium est quasi systématique aussi bien dans les eaux de la Loire, que dans les eaux de consommation. En janvier 2019, le laboratoire de l’ACRO a relevé une concentration en tritium de 310 becquerels par litre (Bq/L) dans l’eau du plus long fleuve français. Une valeur « anormalement élevée », qui inquiète les associations. Et pour cause, elle est bien supérieure au seuil d’alerte de 100 Bq/L fixé par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui lorsqu’il est dépassé, entraîne une investigation complémentaire pour caractériser la radioactivité de l’eau.
Pas de risque pour l'environnement, ni pour le public
La Loire et la Vienne alimentent en eau de nombreuses communes à proximité, rappellent l'ACRO. À Châtellerault, sur la Vienne, à 40 km en aval de la centrale nucléaire de Civiaux, « les eaux de la rivière et de consommations sont contaminées à chaque prélèvement mensuel depuis décembre dernier », alerte le rapport. De son côté, l’ASN se veut rassurante. Elle rappelle que la valeur-guide dans l’eau potable recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est de 10 000 Bq/L.
L’Agence l’assure : « Il n’y a pas de risque pour la santé des populations, ni pour l’environnement. » Dans un communiqué de presse publié ce mardi 19 juin, elle dit ne pas avoir eu connaissance « d’événements anormaux à cette période ». Aucun exploitant nucléaire n’aurait déclaré d’événement significatif relatif à ses rejets radioactifs.
« Est-ce dû à un rejet plus important ou à un incident ? », s’interrogent plusieurs associations du bassin de la Loire, qui demandent à EDF, leader de l’énergie en France, de publier « les dates et heures de ses largages d’eau contaminée déjà effectués et leur caractérisation ». Actuellement, l’ASN mène des investigations, en lien avec l’IRSN, afin de déterminer l’origine de la concentration en tritium relevée par l’ACRO à Saumur.
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