Servier lance un plan de modernisation avec suppressions de postes

Publié le 27/11/2015

Le groupe pharmaceutique Servier -qui compte plus de 21.000 salariés dans le monde, dont 5.000 en France- a annoncé jeudi la suppression de 610 emplois sur 690 dans ses activités de marketing médical en France. La réorganisation de ses activités de visite et de promotion médicale devant être mise en oeuvre au second semestre 2016. "C'est un projet difficile, mais nécessaire pour sauvegarder la compétitivité" de i, dans un contexte de marché de plus en plus délicat, a justifié le président du groupe, Olivier Laureau, dans un communiqué.Le plan de modernisation prévoit aussi de réduire de 25% en trois ans le coût de ses sites de production, hors achats de matières premières.

Servier est "pénalisé par des pressions concurrentielles, réglementaires et économiques", comme des pertes de brevets, la progression rapide des génériques, les déremboursements ou des baisses de prix imposées, et par la "complexité" à développer de nouvelles solutions thérapeutiques", selon le groupe. Ses ventes en France hors génériques devraient s'établir à 241,6 millions d'euros pour son exercice décalé 2014/2015 clos au 30 septembre, a précisé à l'AFP une porte-parole du groupe. Soit deux fois moins qu'il y a cinq ans. Par ailleurs, 92% de ses ventes hors génériques sont réalisées hors de France, qui n'est plus que son troisième marché, derrière la Russie puis la Chine. Et à l'heure actuelle, "plus de 80%" des ventes de Servier proviennent de médicaments qui ne sont plus protégés ou qui vont tomber dans le domaine public d'ici 2019", a averti Olivier Laureau dans sa lettre au personnel.

Chez Servier, on se donne désormais pour priorité de renouveler le portefeuille de produits, tout en dégageant les ressources nécessaires à l'effort de recherche-développement, "clé de voûte" de l'entreprise qui y consacre 27% de son chiffre d'affaires, explique Olivier Laureau dans ce courrier. Servier compte aussi se recentrer dans certaines aires thérapeutiques, en particulier la cancérologie. Ce plan de modernisation est annoncé un mois après une première décision de justice dans l'affaire Mediator et un peu plus de 18 mois après le décès du fondateur du groupe, Jacques Servier.


Source : lequotidiendumedecin.fr