Les deux plus grands hôpitaux de la partie rebelle d'Alep ont été touchés par des bombardements et contraints de suspendre leurs activités après avoir été endommagés, l'un par un raid aérien, l'autre par un tir d'artillerie, a annoncé la Syrian American Medical Society (SAMS), l'ONG basée aux Etats-Unis qui les gère. "Je suis à l'intérieur de l'hôpital. Je m'y trouvais quand le bombardement a eu lieu. Tout le monde est terrifié et a peur qu'on soit les nouvelles victimes d'aujourd'hui", a confié Aref al-Aref, un membre du personnel médical, contacté depuis Beyrouth.
Les armées de l'air syrienne et russe mènent depuis près d'une semaine une intense campagne de bombardements sur les quartiers tenus par les insurgés dans l'est de la deuxième ville du pays, réduisant en poussière de nombreux bâtiments.
Dans l'un des hôpitaux touchés, trois employés ont été blessés, dont le chauffeur d'une ambulance, une infirmière et un comptable, d'après Adham Sahloul, de SAMS. Dans l'autre hôpital, un générateur a été complètement détruit. "Il ne reste plus que six hôpitaux en activité" dans les quartiers est d'Alep, a-t-il déploré. Et "s'il y a une nouvelle offensive, cela signera l'arrêt de mort pour des centaines de personnes".
"Les gens blessés et malades qui se trouvent dans un état grave doivent être évacués d'Alep-Est", a plaidé dans un tweet Médecins sans frontières. "Pour le moment, ils sont piégés et peuvent mourir". L’OMS avait déjà averti mardi que les installations médicales dans ce secteur étaient au bord d'"une destruction totale". Elle a également appelé "à l'établissement immédiat de couloirs humanitaires pour évacuer les malades et les blessés".
De son côté, le secrétaire général de l'ONU a estimé mercredi que "les attaques délibérées contre les hôpitaux sont des crimes de guerre". "C'est pire que dans un abattoir", s'est indigné Ban Ki-moon (photo), évoquant "des gens avec des membres arrachés" et des "enfants qui souffrent terriblement sans répit". "Ceci est une guerre menée contre les travailleurs de santé en Syrie", a-t-il encore insisté, en rappelant que le droit international oblige à protéger le personnel et les installations médicales. BanKi-moon a rappelé que le Conseil de sécurité avait adopté en mai une résolution sur la protection des personnels et installations de santé dans les conflits armés mais que depuis lors, les attaques en Syrie ou au Yémen n'avaient pas cessé.
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