Ils ont été médecins de Catherine de Médicis et Marguerite de Valois, comme Auger Ferrier ou Antoine Dumay, première femme agrégée de médecine, comme Marthe Condat, ou héros de la Résistance, comme Joseph Ducuing ou Camille Soula... Leur histoire à chacun a marqué celle de la médecine et notamment de la faculté de Toulouse. Une histoire qui s'écrit depuis 1229 dans la ville rose.
De cette histoire, l'université Paul-Sabatier conserve une galerie composée de 45 portraits peints – inscrits au titre des Monuments historiques depuis 2009 – encore aujourd'hui exposés à la faculté de médecine Purpan, au cœur du quartier des sciences de Toulouse.
Les portraits ont subi l'outrage du temps. Alors, avec le soutien de la fondation Catalyses, l'université a lancé en janvier dernier une campagne de financement participatif (Commeon) qui prendra fin ce 24 mars.
La restauration de deux premiers tableaux
Le résultat de cette cagnotte (d'une valeur souhaitée de 9 000 euros) financera tout particulièrement la restauration de deux premiers tableaux, parmi les plus en péril – Auger Ferrier (1513-1588) et Francisco Sanchez (1550-1623) –, puis la fondation Catalyses continuera de percevoir d'autres dons qui aideront à préserver mais aussi à mettre en valeur ce riche patrimoine.
De gauche à droite, Pierre Naudin, Louis-Guillaume Dubernard et Jean-Victor Chalot victimes des outrages du temps.
« Cet appel aux dons est également l'occasion pour nous de mobiliser les différents corps médicaux, dont les personnels ont peut-être connu les bancs de la Faculté de médecine de Toulouse », indique Lucile Pinasa-Causse, assistante de conservation, à l'université Toulouse III - Paul-Sabatier (Service commun d'étude et de conservation des collections patrimoniales). Et d'ajouter : « Il y a un sens très fort à conserver dans le meilleur état ces œuvres au sein de la Faculté. Une grande partie de ces portraits étant accrochés dans la salle des thèses, leur présence montre la continuité – oserons-nous dire la filiation ? – dans laquelle s'inscrivent les futurs docteurs au moment de leur soutenance. »
Toiles distendues, châssis infestés...
Pour retrouver leur éclat d'antan, certains portraits de grandes figures de l'enseignement de la médecine de Toulouse nécessitent un petit coup de pinceau ; d'autres, en revanche, ont besoin d'un bon traitement de fond. Antoine Dumay, Alexis Larrey ou bien Pons-François Purpan ne sont pas en reste.
Toiles distendues pour les uns, soulèvement de couche picturale ou châssis infestés pour les autres, certaines œuvres en péril nécessiteront chacune jusqu'à plusieurs milliers d'euros de soins. Les travaux prévus consistent en une stabilisation et une restauration des œuvres et seront l'occasion d'entamer une réflexion sur une nouvelle muséographie.
Alors, afin de réaliser la sauvegarde de ces œuvres dans des délais raisonnables, la faculté mobilise les communautés de passionnés et la générosité de tous pour faire sortir ses illustres locataires de l'ombre.
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