Censés ne plus pouvoir initier de prescription d’audioprothèses à partir du 1er janvier 2020, les médecins généralistes ne justifiant pas d’un parcours de DPC en « otologie médicale » pourront finalement le faire jusqu’au 31 août 2020, à la faveur d’une circulaire datée du 6 janvier paraphée par les ministères de la Santé et des Comptes publics.
Un arrêté daté du 14 novembre 2018 réserve depuis le début de l'année la primo-prescription d’aides auditives aux seuls ORL et omnipraticiens « dont le parcours de développement professionnel continu (DPC) en "Otologie médicale" est attesté par le Collège de médecine générale ». De fait, les prescriptions initiées par un généraliste ne répondant pas à cette condition ne peuvent plus être remboursées.
« Une mauvaise volonté des ORL », pour MG France
En novembre, MG France avait alerté sur ces changements de modalités, relevant notamment qu’« aucune formation DPC en otologie médicale n’est aujourd'hui accessible au médecin généraliste ». « L’application de l’arrêté dès le 1er janvier va créer une inégalité d’accès aux soins pour les patients », avait également estimé le syndicat, qui avait alors réclamé le report de ce texte « jusqu’à la mise en place des formations qualifiantes qu’il impose aux médecins généralistes ».
Malgré les 9 mois supplémentaires accordés aux généralistes, le Dr Jacques Battistoni, président de MG France, est revenu à la charge mercredi, à l'occasion d'une conférence de presse. Celui-ci a ainsi affirmé qu’il y avait une « mauvaise volonté de la part des ORL ». Pour lui, les conditions sont « tellement drastiques que les généralistes ne pourront pas le faire ». Et le leader de citer l'exemple du « tutorat accompagné avec un ORL ».
De son côté, le président du SNORL (Syndicat National des Médecins spécialisés en ORL), Nils Morel a confié à L’Ouïe Magazine que ce report de quelques mois « a un sens, pour ne pas mettre en difficulté certains patients dans certaines régions » et « est bienvenu pour mettre en place la formation en otologie ».
« Nous travaillons sur ce sujet dans une complète collaboration entre ORL et médecins généralistes », a-t-il également affirmé, précisant qu'« environ 30 % des aides auditives délivrées seraient prescrites par des médecins non-ORL » selon les autorités de tutelle.
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