34 000 Européens ont contracté la tuberculose en 2014. Le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) parle de 37 cas pour 100 000 personnes dans son rapport annuel. Les sans-abri, les toxicomanes, les migrants demeurent les plus touchés dans l'Espace économique européen qui comprend les membres de l'Union européenne, la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein. Le taux de résistances aux antibiotiques reste un défi à relever pour éradiquer la maladie car sur les 48 000 personnes qui ont développé une tuberculose résistante, un quart d'entre elles vivaient en Europe.
De grandes inégalités entre les pays
Avec une baisse de 16 % entre 2010 et 2014, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a atteint les objectifs du « Millenium Development Goal » visant à diminuer l'incidence de la tuberculose en 2015 en Europe. Pourtant, les disparités restent très fortes entre les différents pays. 83 % des cas recensés en 2014 proviennent des 18 pays sous hautes priorités comme la Bulgarie, l'Estonie ou la Roumanie. Le ratio comprenant le nombre de nouveaux cas et de rechutes dans ces pays est cinq fois plus élevé que celui dans l'Espace économique européen.
Sur les 33 000 personnes séronégatives décédées de tuberculose en 2014 en Europe, il apparaît de grandes différences entre les régions. Le taux de mortalité est jusqu'à 10 fois supérieur dans les pays hors de l'Espace économique européen.
Les migrants, parmi les plus vulnérables
La transmission de la tuberculose n'est aucunement liée à la migration des personnes d'après l'ECDC. La maladie n'est pas facilement transmissible. Les contacts restant limités, les risques sont faibles que les migrants contaminent les habitants. Le risque d'être infecté dépend de plusieurs facteurs dont du ratio d'incidence de la maladie dans le pays d'origine. Dans certains pays natals des réfugiés, les ratios sont plus bas qu'en Europe.
Pourtant, « les groupes les plus vulnérables incluant les populations pauvres et marginalisées, les migrants et les réfugiés courent un grand risque de développer une tuberculose résistante aux antibiotiques », affirme le Dr Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS en Europe. Ils voyagent et vivent dans des situations précaires, ce qui les expose préférentiellement à l'infection. « Du fait de leurs conditions de vie, la tuberculose est souvent diagnostiquée tardivement et il est plus difficile pour eux de suivre les traitements », poursuit-elle. Une couverture universelle devrait être assurée pour les migrants. Ceci inclurait un accès aux soins pour tous, qu'ils soient enregistrés ou non. L'OMS recommande également un dépistage de la tuberculose pour les personnes les plus à risque. « Si on veut vraiment éliminer la tuberculose d'Europe, personne ne doit être laissé derrière », conclut le Dr Jakab.
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