À l’occasion des 20 ans de la loi dite « Kouchner » sur les droits des malades, France Assos Santé avait réalisé en 2022 un baromètre des droits des personnes malades. Pour pouvoir suivre l’évolution dans ce domaine, l’organisation qui regroupe des associations d’usagers a décidé de réitérer cette enquête* en 2023.
Les résultats publiés ce lundi 27 mars, montrent l’influence des problématiques de démographie médicale.
En effet, si dans l’ensemble les Français ont le sentiment que la majorité de leurs droits en matière de santé sont plutôt bien appliqués, sur les 13 droits cités dans l’enquête l’application du droit de choisir son médecin ou son établissement de santé marque le plus fort recul avec moins cinq points par rapport à 2022.
Ils sont désormais près d’un Français sur quatre (23 %) à estimer que ce droit n’est plus garanti.
Par ailleurs, si neuf Français sur dix (91 %) évaluent positivement leurs relations avec les professionnels de santé, ils sont beaucoup plus partagés sur la facilité à obtenir un rendez-vous. 63 % évaluent ainsi positivement leur expérience dans le système de santé dans ce domaine au cours des 12 derniers mois.
Internet gagne du terrain sur le MG
Autre information du baromètre, le médecin généraliste reste très largement le référent pour orienter les patients dans le système de soins. 84 % déclarent ainsi se renseigner auprès de celui-ci quand ils ont besoin de choisir un professionnel de santé ou un établissement. Mais ce rôle diminue avec un recul de 4 points par rapport à l’année dernière.
En revanche, internet continue de gagner du terrain. Ils sont 49 % des patients à déclarer se tourner vers internet, soit 13 points de plus qu’en 2022. Dans le détail, ils se tournent à 36 % vers les forums, les divers sites comme ameli.fr, les avis en ligne, etc. et à 23 % vers les plateformes de prise de rendez-vous en ligne.
Plus d'un tiers confronté aux pénuries de médicaments
Parmi les autres sujets d’actualité qui impactent les usagers du système de santé. Les pénuries de médicaments gagnent elles aussi du terrain. Ainsi, 37 % des Français ont déjà fait l’expérience d’une pénurie de médicaments, (dont 35 % en pharmacie d’officine et 2 % à l’hôpital), soit un chiffre en progression de 8 points par rapport à 2022. Dans 61 % des cas les patients se sont vus proposer une alternative.
Enfin sur la fin de vie, 84 % des Français confrontés à la fin de vie d’un proche dans les cinq dernières années estiment que celle-ci a été prise en charge dans le respect de sa dignité. Malgré tout, si 60 % des sondés considèrent que les volontés ou préférences de leur proche ont été prises en compte complètement ou partiellement, 15 % disent qu’elles ne l’ont pas été du tout. Dans 23 % des cas aucun souhait n’avait été exprimé.
*Enquête réalisée par téléphone du 20 janvier au 21 février 2023. Échantillon de 3 690 personnes, âgées de 15 ans et plus, représentatif de la population résidant sur le territoire français.
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