Un généraliste décrivant des « remèdes homéopathiques » à l'homosexualité donne du grain à moudre aux anti-« fake médecines »

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Publié le 20/08/2018
homéopathie

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Crédit photo : Phanie

Pas de vacances pour les médecins anti-homéopathie, surtout quand on leur tend la perche. Le 15 août, les autorités médicales helvètes ont ouvert une enquête sur le Dr Jean-Yves Henry, un médecin français exerçant en Suisse qui suggère des « remèdes homéopathiques » pour soigner le « symptôme » de l'homosexualité. Il n'en fallait pas plus pour raviver une polémique qui divise la communauté médicale depuis le mois de mars.

L'été aurait pu voir les tensions s'apaiser si toutefois le collectif citoyens « Homéoverdose », qui regroupe médecins et patients opposés aux « thérapies alternatives », n'avait pas déterré un article de 2009, tiré du site Internet du médecin :

Sur son site, le Dr Henry détaille ainsi un certain nombre de « remèdes » pour soigner le « symptôme homéopathique » de l'homosexualité. Il distingue différents comportements en fonction du sexe. Morceaux choisis : pour les garçons atteints de « Don Juanisme » ce sera de l'argentum nitricum, alors que pour les filles « dominatrice(s) et jalouse(s) », le lachesis est préférable.

Victime parfaite

Les déclarations de celui qui s'autodéfinit comme homéopathe et acupuncteur ont évidemment fait réagir sur les réseaux sociaux. Par ses écrits, il est même devenu la victime préférée des anti-« fake médecines » qui s'en sont donné à cœur joie.

Interrogé par la télévision publique suisse, le Dr Henry s'est étonné des accusations qui lui sont faites avant de se défendre à sa manière : « l’homosexualité est un symptôme comme un autre, comme pourrait être le mal à la tête ou le rhume des foins, etc. Je ne comprends pas bien où est le problème ». Refusant de supprimer son article, il a publié sur son site Internet une tribune dans laquelle il déclare s'être basé sur un « ouvrage de référence en homéopathie ».

« Je n’ai jamais écrit ni pensé que l’homosexualité était une maladie et je n’ai jamais pensé que l’homosexualité devait / pouvait être “soignée” », a-t-il également précisé.

Pour rappel, la polémique avait été lancée à la suite de la publication par le « Figaro » d'une tribune signée par 124 professionnels de santé contre les « médecines alternatives ». Piqué au vif, le syndicat des médecins homéopathes a entrepris en mai dernier de porter plainte contre ses auteurs. Depuis, pro et anti-homéopathie se livrent à une guerre féroce sur les réseaux sociaux.


Source : lequotidiendumedecin.fr