« NOUS AVONS construit un score de prédiction clinique simple, reposant sur des données aisément collectées en médecine générale ambulatoire, et permettant d’identifier parmi les patients suspectés de thrombose veineuse profonde (TVP) ceux ayant un risque supérieur à 50 % » écrivent Pierre Gagne (Plaintel, Côtes d’Armor) et coll. dans « La Presse Médicale ». Ils expliquent leur démarche clinique sur la recommandation actuelle de traiter « dès la première consultation, avant confirmation diagnostique, afin d’éviter les complications potentielles de la maladie thromboembolique (extension, migration du thrombus), tout en limitant la proportion de patients chez lesquels ce traitement doit être prescrit. »
Le score mis au point par les médecins bretons est composé de 6 items, subdivisés en 4 facteurs de risque, 1 paramètre clinique et 1 paramètre fondé sur l’expérience du médecin. À chaque item est attribuée une valeur chiffrée.
Les 3 022 généralistes installés en Bretagne.
Il a pu être établi grâce à la collaboration des médecins généralistes libéraux exerçant en Bretagne. En effet, les membres du groupe Géné-GETBO, ont constitué une cohorte prospective de patients, vus en médecine générale, chez qui le diagnostic de TVP était évoqué. Pour y parvenir ils ont sollicité les 3 022 généralistes installés en Bretagne, leur proposant, par courrier, de remplir un dossier lors de la prochaine suspicion de TVP qu’ils seraient amenés à voir. L’enquête a été menée sur toute l’année 2006. C’est ainsi que les 194 généralistes ayant accepté de participer à l’enquête ont recruté 282 patients, sur lesquels le score à 6 items a pu être créé (cf. tableau).
Les 4 items facteurs de risque retenus sont : antécédent personnel de maladie veineuse thromboembolique (+1) ; immobilisation dans le mois précédent (+1) ; contraception estroprogestative (+2) ; cancer actif (+3). L’item signe clinique est la diminution du ballant du mollet (+1). Enfin, un diagnostic alternatif au moins aussi probable que la TVP est côté -3. Deux groupes de probabilité clinique se dégagent : forte, avec au moins 2 points ; non forte, moins de 2 points. Dans l’étude la proportion de TVP confirmées était de 26 % parmi les 70 % de patients à probabilité non forte, contre 63 % chez les 30 % à forte probabilité.
L’équipe de médecins, sous la houlette du service de médecine interne et pneumologie du CHU de Brest, reconnaît deux faiblesses à son travail. La première se fonde sur le besoin de valider leur score de façon prospective. Ils rappellent qu’un « score est comme un costume " taillé sur mesures " pour les données de l’étude. » La seconde porte sur le faible nombre de médecins ayant répondu (194 sur plus de 3 000).
Dans leur conclusion, enfin, les médecins bretons précisent que leur score ne prédit que les thromboses veineuses profondes et non les thromboses musculaires ou superficielles.
Presse Med. 2009 ; 38 : 525-533.
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