Un voyage dans l'espace modifie durablement le cerveau

Par
Publié le 25/10/2018
Article réservé aux abonnés

Un séjour prolongé dans l'espace modifie durablement la physiologie du cerveau, rapporte une équipe internationale après l'observation de 10 cosmonautes russes ayant passé 189 jours à bord de la station spatiale internationale.

Dans « The New England Journal of Medicine », les chercheurs montrent à l'IRM qu'il existe au retour immédiat sur Terre (environ 9 jours) une diminution étendue de la matière grise au niveau des cortex orbitofrontaux et temporaux ainsi qu'une réduction du lobe temporal gauche (1). Parallèlement, ils constatent une augmentation du volume du liquide céphalo-rachidien (LCR) des hémisphères cérébraux et des ventricules.

Près de 7 mois après le retour, la perte de volume en matière grise revient quasiment à la normale. En revanche, le volume global en matière blanche reste diminué. Quant au volume du LCR, il continue d'augmenter dans le compartiment sous-arachnoïdien.

Les scientifiques concluent qu'il existe probablement un trouble persistant de la circulation du LCR des mois après le retour sur Terre. « Ces changements de volume cérébral pourraient être liés à des symptômes cliniques, comme les anomalies oculaires et visuelles après un voyage de longue durée dans l'espace », suggèrent-ils.

(1) A. Van Ombergen et al., The New England Journal of Medicine, DOI:10.1056/NEJMc1809011, 2018.


Source : Le Quotidien du médecin: 9699