Les dégâts occasionnés par une arme à feu dépendent de plusieurs facteurs : le diamètre et la longueur de la munition, la vitesse terminale et le fait qu’elle pivote ou non une fois à l’intérieur du corps. La localisation de l’impact est bien sûr primordiale. Les organes peu élastiques, comme le foie, supportent très mal le parcours d’une balle, contrairement à un organe dense et élastique comme le poumon. Par ailleurs, plus le trajet est long plus le risque de délabrement est important.
Au niveau des lésions provoquées, on distingue la cavité permanente, c’est-à-dire la zone laissée libre par les tissus directement détruits, de la cavité temporaire causée par le refoulement élastique des tissus environnant. La cavité temporaire peut être jusqu’à 25 fois plus grande que la cavité permanente.
Kalachnikov.jpg Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les munitions d’armes de guerre comme le 223 Remington, du célèbre M16 américain, ou les munitions 7,62 x 39 mm modèle 1943 (photo) de l’encore plus célèbre AK 47 utilisé par les frères Kouachi, ne sont pas les projectiles les plus lésionnels. Ces munitions blindées ne se déforment et ne se fragmentent pas. La cavité permanente et la cavité temporaire sont donc plus restreintes même s’il arrive que la munition se déchemise.
PARABELUM copie.jpg En revanche, les munitions de plus petit calibre comme les balles de 9 mm de Parabellum (photo) ou de Tokarev ont tendance à s’écraser, à se fragmenter et à être associée à un phénomène de cavitation « en champignon » avec des lésions plus importantes.
22 long rifle copie.jpg Le 22 long rifle n’est souvent même pas considéré comme une véritable arme à feu dans l’inconscient collectif, mais il ne faut pas sous-estimer les munitions de cette arme dotée d’une très forte vitesse initiale capable de traverser des gilets pare-balles. Cette munition molle en plomb se déforme et provoque de très graves délabrements.
chevrotines copie.jpg Très apprécié des chasseurs et de Dick Cheney, le tir de chevrotine provoque des dégâts de type « emporte-pièce » à courte portée et un polycriblage quand le tireur est un peu plus éloigné.
RPG7.jpg Les frères Kouachi en étaient équipés mais ne s’en sont pas servis. Le lance-roquettes pourrait un jour être utilisé dans un assaut terroriste en France, contre un commissariat par exemple. Les dommages seraient de plusieurs types et liés au blast primaire (lésions pulmonaires et aux tympans causés par la pression), secondaire (polycriblage) tertiaire (projection de la victime) et quaternaire (impact psychologique).
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