Une campagne d’artistes contre les dangers des faux médicaments en Afrique

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Publié le 08/09/2015
Claude Chirac.

Claude Chirac.
Crédit photo : AFP

Avec 800 000 morts par an dans le monde, des revenus annuels estimés à 180 milliards d’euros, et des peines encourues moindres que dans le trafic de stupéfiants (pour un rendement bien supérieur), le trafic de faux médicaments « est un grave problème de santé publique », dénonce Claude Chirac. La fille de l’ancien président de la République a lancé ce mardi une grande campagne de sensibilisation sur ce thème en Afrique à destination du grand public. Claude Chirac entend mettre les moyens de la fondation Chirac, dont elle est vice-présidente, au service de l’information des patients africains sur les risques encourus.

En 2009 déjà, l’ancien président Jacques Chirac et plusieurs chefs d’Etat africains avaient lancé l’appel de Cotonou pour inviter les différentes administrations à coopérer afin de mettre en place une législation permettant de lutter contre les faux médicaments.

Le médicament de la rue tue

En Afrique, en raison d’une tradition bien ancrée, couplée à des pouvoirs politiques souvent faibles ou corrompus, beaucoup de médicaments s’écoulent hors des circuits officinaux, directement dans la rue, sur les marchés. Cette situation rend presque impossible toute traçabilité et tout contrôle et facilite le jeu des contrefacteurs.

Résultat, dénonce Wilfrid Rogé, directeur adjoint de l’Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM), plus de 120 000 enfants africains meurent chaque année à cause des faux médicaments. L’IRACM dénonce cette situation et parle d’une « Afrique, poubelle mondiale des médicaments ».

La campagne de la fondation Chirac démarre le 14 septembre. Elle associe de nombreux médias africains, RFI, l’agence Havas, qui a travaillé sur les spots radio et télé, et de nombreux artistes comme le rappeur Mokobé ou la chanteuse de zouk Nesly. Tous délivrent le même message : « Le médicament de la rue tue. »

L’ensemble des spots radio et télé seront mis à disposition de tous les médias, et en particulier des médias locaux africains, qui souhaiteront les diffuser.

Par ailleurs, la convention Medicrime, qui vise à mutualiser la lutte contre les médicaments contrefaits, et à criminaliser leur trafic, va enfin pouvoir entrer en vigueur après sa ratification par un 5e pays, la Guinée. À noter que la France ne l’a toujours pas ratifiée.

Henri de Saint Roman

Source : lequotidiendumedecin.fr