ORGANISÉ PAR la Société Française de Pathologie (SFP), le congrès Carrefour Pathologie, qui s’est tenu à la maison de la Chimie, est le rendez-vous le plus important d’anatomopathologie en France, avec, cette année, plus de 1 300 médecins et techniciens inscrits. Ce fut l’occasion d’aborder deux questions d’actualité : la reconnaissance de l’utilisation de la biologie moléculaire et la place du frottis cervicovaginal.
La biologie moléculaire en anatomopathologie.
Alors que la biologie moléculaire est de plus en plus utilisée en anatomopathologie, en particulier pour les traitements ciblés en cancérologie, les praticiens sont aujourd’hui confrontés au problème de la non-reconnaissance de ces actes spécialisés par les tutelles. En l’absence de remboursement, seuls quelques services d’anatomopathologie du secteur public effectuent les analyses, grâce au soutien financier de l’Institut National du Cancer (INCa). L’Assurance-maladie s’étant récemment engagée dans le sens d’une future prise en charge, la réalisation de ces actes pourrait alors être élargie et s’ouvrir au secteur privé, qui regroupe près de la moitié des professionnels. Comme l’a proposé le « Projet Pathologie 2008 » élaboré par l’ensemble des acteurs de la discipline, la mise en commun de plates-formes techniques pourrait être une solution envisageable, compte tenu des équipements lourds que nécessite la biologie moléculaire.
La place du frottis cervicovaginal.
Tout comme les gynécologues, les pathologistes redoutent que la prévention par le vaccin anti-HPV ne fasse passer le dépistage au deuxième plan. Il a été rappelé au cours d’un symposium organisé par la Société Française de Cytologie Clinique (SFCC) que le frottis cervicovaginal reste nécessaire, en l’absence de généralisation de la vaccination et d’un recul suffisant sur la protection vaccinale à long terme. Quant au « test HPV », développé depuis quelques années à l’aide de la biologie moléculaire, les pathologistes souhaitent être légitimés à le réaliser, puisque l’examen est aujourd’hui complémentaire du frottis.
Lors du Congrès, le Pr Dominique Maraninchi, président de l’INCa, a salué l’implication des anatomopathologistes dans la prise en charge du cancer. Avec la SFP et la collaboration de l'AFAQAP* et du SMPF**, l’INCa pilote d’ailleurs le projet de standardisation des comptes rendus de pathologie à l’échelon national. Ce projet de Comptes Rendus Fiches Standardisées (CRFS) devrait être finalisé en 2009.
*Association Française d’Assurance Qualité en Anatomie et Cytologie Pathologiques ; **Syndicat des Médecins Pathologistes Français.
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