De la simple communication à la dissociation

Une diversité de la pratique de l'hypnose

Publié le 27/11/2017
Hypnose

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L’association américaine de psychologie définit l'hypnose comme une procédure durant laquelle un professionnel de santé suggère une modification dans l’expérience du patient, au niveau de ses sensations, perceptions, pensées ou comportements. Le praticien associe différentes techniques et langages en prenant en compte l’état de conscience initial du patient.

La conscience est un mélange de conscience critique (mode de sécurité et d’adaptation, esprit critique, cognition) et de conscience hypnotique (indifférence à l’extérieur, hypersuggestibilité, modifications des perceptions). Nos patients sont, le plus souvent, en conscience spontanée hypnotique désagréable. Le travail du soignant va être de restaurer la conscience critique et de l’orienter vers une conscience hypnotique plus confortable.

Pour cela, nous avons plusieurs outils à notre disposition, utiles pour l’anesthésie locorégionale (ALR) :

La communication thérapeutique utilise des techniques relationnelles et linguistiques, tel qu’un langage soigné, positif, avec un timbre et une modulation de la voix qui orientent le patient vers le confort et la détente. Tous les professionnels de santé devraient être formés à ces notions simples, qui permettent de transformer un échange professionnel en communication favorable au soin. En effet, les maladresses relationnelles peuvent être contre-productives et augmenter la perception douloureuse. Il existe un effet nocebo, comme un effet placebo. Il faut apprendre à créer un lien particulier avec le patient, détecter et comprendre ses émotions et les modifier.

• L’hypnose conversationnelle va quant à elle associer, à cette communication thérapeutique, une focalisation sur la respiration, un souvenir agréable ou, dans le cas particulier de l’ALR, sur l’écran de l’échographe. La focalisation permet de modifier la perception de l’environnement, en concentrant l’attention sur un élément choisi, ce qui permet de réduire la perception de la douleur.

Ce niveau est très intéressant pour de petits gestes techniques, angoissants et peu douloureux tel que l’ALR. On peut utiliser la description de l’écran pour focaliser le patient puis le conduire ensuite à utiliser son propre imaginaire, en faisant des parallèles avec ses pôles d’intérêt. Le recours à un langage reposant sur la sensorialité permet de rendre plus pertinente l’évocation des lieux que peut évoquer le patient.

• L’hypnose formelle est le troisième niveau. On associe alors, aux éléments précédemment cités, des techniques et un langage dissociatif. La dissociation consiste à séparer une partie de l’esprit et/ou une partie du corps du patient du soin en cours. La stabilisation de la focalisation et de la dissociation permet la réalisation de gestes plus longs ou plus douloureux sous hypnose. Cette pratique nécessite une formation plus approfondie que les deux niveaux précédents.

CHR Annecy
Benedetti F et al. Neuroscience 2007 Jun 29;147(2):260-7
Romero YR et al. Pain 2013 Jan;154(1):135-40
Lang E et al. Lancet 2000 Apr 29;355(9214):1486-90
Virot Claude , Bernard Franck. Hypnose, douleurs aiguës et anesthésie. Éditeur Arnette, collection Hypnose 2010, 285 p

Dr Florence Plantet

Source : Bilan Spécialiste