LES PSYCHIATRES du secteur public annoncent un mouvement de grève pour le mois prochain afin de protester contre la réforme de la psychiatrie, attendue pour le printemps, qu’ils jugent trop sécuritaire.
L’Union syndicale de la psychiatrie, le Syndicat des psychiatres des hôpitaux et l’Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique se disent inquiets des « menaces » qui pèsent sur l’organisation des soins psychiatriques en « secteurs », autour notamment des centres médico-psychologiques (« le Quotidien » du 12 janvier). L’équipe Fillon remet en cause, selon eux, le maillage territorial de la santé mentale, né de la volonté de ne plus cantonner les malades dans des asiles en leur proposant une offre de soins variée à proximité du domicile, allant de la prévention à l’hospitalisation. « D’ores et déjà, ils sont appelés à se consacrer à leurs activités soignantes et à différer l’ensemble des autres (réunions diverses, transmission d’informations, etc.) , à l’exception de leur participation à la Commission médicale d’établissement ».
Les psychiatres publics avaient vivement protesté lors de l’annonce par Nicolas Sarkozy, au lendemain de la mort, le 12 novembre dernier, d’un homme poignardé par un malade échappé d’un hôpital isérois, d’une réforme de « sécurisation » des établissements et modifiant les règles de l’internement d’office (« le Quotidien » du 22 novembre 2008). Ils craignent « une instrumentalisation » de leur discipline « à des fins sécuritaires », affirmant que les hospitalisations d’office ne peuvent être motivées que par la nécessité de soins et non par la prévention d’une éventuelle récidive. La réforme que le gouvernement prévoit doit porter également sur la refonte de la santé mentale.
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