Avec Robert Wilson, le théâtre entre dans une nouvelle dimension. L'incarnation des mots à travers les corps s'efface au profit d'images transfigurées par la présence humaine. Ce mariage produit dans Mary said what she said de grands moments poétiques. Mais parfois aussi, le spectateur lâche prise. L'histoire ici racontée, celle de Marie Stuart, n'a guère d'importance. Le texte est un instrument au service d'un univers visuel et sonore dominé par l'instant et la fulgurance. Ce qui construit sa force mais aussi sa fragilité. Qu'en reste-t-il de la performance unique d'Isabelle Huppert une fois tombé le beau rideau rouge sur la scène de l'Espace Cardin ? Faut-il parler d'un acte gratuit ? Alors bien sûr, demeure l'expérience d'un spectacle de Robert Wilson qui transcende le quotidien du théâtre. Mais l'esthétique, même la plus élégante peut-elle se substituer à la catharsis, à la purgation des passions ? Ici la passion est froide et se traduit dans un très bel exercice de style. Est-ce suffisant ?
Un spectacle de Robert Wilson avec Isabelle Huppert, Théâtre de la Ville, Espace Cardin, jusqu'au 14 mai.
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